samedi 21 décembre 2013

L’Islam, un opposant utile qui n’existe pas

 

L’islam et les musulmans sont LE danger pour la France millénaire et éternelle. Une phrase que l’on entend beaucoup depuis ces dernières années et qui révèle une certaine crispation identitaire, très présente dans certains milieux.

Voici deux parties de vidéo de l’entretien qu’Alain Soral a accordé au site ripoublik qui date de fin 2010 et qui réintroduit de la complexité face au problème de l’Islam en Occident afin d’éviter les pièges et les simplifications.





Beaucoup de reproches sont fait à Soral et son think thank E&R, notamment des prises de positions les plus contradictoires les unes que les autres, l’absence de ligne directrice claire, des dissensions entre les personnes qui gravitent autour d’ E&R, l’ approche mercantile etc.

Soral est capable du meilleur comme du pire, mais il ne sera pas question de se focaliser sur ces critiques dans cet article, Il sera question de l’analyse de Soral dans cet entretien, qui est l’un des meilleurs entretien qu’il ait fait selon moi !

L’Islam, un bloc monolithique ?

La conception de l’Islam comme bloc monolithique et unifié est une imbécilité selon Soral.

À l’instar de toutes les religions qui s’historicisent, l’islam ne peut pas se définir comme unitaire. Il existe 1,3 milliard de musulmans dans le monde se réclamant de plusieurs dizaines de courants différent (sunnisme, chiisme, wahhabisme, salafisme, etc.), sans aucune instance politico-religieuse supérieure, penser qu’ils feraient partie d’une seule grande communauté homogène est simplement grotesque.

Réseaux ou communautés

Soral rebondit pour expliquer qu’il en est de même pour « les chrétiens » ou même « des juifs »qui ne sont que 15 millions dans le monde mais qui pourtant n’arrivent pas à se fédérer de façon cohérente.

Par contre, il existe des réseaux avec des visions et des projets politiques à ne pas confondre avec les petites gens que ces réseaux prétendent représenter. Les associations juives communautaires en France ne représentent par exemple qu’un juif sur six. Le CRAN ne représente même pas un noir sur 1000. Les réseaux gays, Islamistes, féministes ne représentent pas non plus les homosexuels, les musulmans ou les femmes, ce sont des minorités agissantes autoproclamées qui n’ont la légitimité que les puissants veulent bien leur donner pour des raisons veilles comme le monde : diviser pour mieux régner !

Les Islamo racailles

Si l’Islam est si présent en France, Soral fait remarquer que c’est avant tout à cause des flux migratoires validés par les classes dirigeantes, notamment par le regroupement familial.

Le changement anthropologique induit par l’immigration massive a eu pour conséquence de transformer ethniquement le sous prolétariat urbain. Le sous prolétariat est un milieu criminogène ce qui explique une sur-représentation des voyous de confession musulmanes aujourd’hui dans le banditisme alors que les voyous « à l’ancienne » étaient ce que l’on appelle communément « des Français de souche ».La France dispose de statistiques sur le nombre d’homicides depuis le Premier Empirela tendance longue est à la baisse. Quelle que soit l’ origine ethnique, un gangster est un gangster.


La bande des Apaches, un gang dans le Paris des années 1900


Le gang des frères Pollet dit « Les chauffeurs » parce qu’ils brûlaient les pieds de leurs victimes pour leur faire avouer où elles cachaient leur pécule.

Ce changement anthropologique conduit à un amalgame malheureux, qui veut que l’Islam soit intrinsèquement lié à la délinquance. On y regardant de plus près, les racailles des banlieues ressemblent beaucoup plus à des sous prolétaires américains qu’à de pieux musulmans …

Attribuer la délinquance des musulmans en France à l’Islam est aussi grotesque qu’attribuer la délinquance des latino-américains au catholicisme. Voici une photo du gang latino « surenos » affilié à la mafia mexicaine , au look très catholique comme on peut le constater :


Stop à l’Islamisation de notre américanisation

L’Islam menacerait la culture française mais de quoi parle-t-on exactement ? De la France des 18 -19 ème siècles ou alors de la France du 21 ème siècle ?

Que reste t-il encore de la culture Française  ? Guy Debord dans son texte « "la question des immigrés" » y répond, voici quelques extraits choisi :

« Tout est faux dans la « question des immigrés » (…) On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français (…).On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture. Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui (…) ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ?



Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies (…).

 Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance !

Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. II est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang) ».

Un texte écrit en 1985 …


Choc des civilisations

Les forces occultes qui se meuvent au sein de ce qu’il est convenu d’appeler « l’Etat profond » sont passées maîtresse dans l’art de dissimuler leurs actions derrière le désordre apparent, chose qu’elles ne peuvent faire, précisément, qu’en étant secrètement très organisée.

L’ enquête de Gabriele Adinolfi sur « les années de plombs » montre que le terrorisme avait été en Italie un instrument de gestion de la transition qui devait conduire cette colonie de l’Empire anglo-saxon des structures de contrôle mises en place en 1945, pour maîtriser un pays ruiné par la guerre, à celles développées à la fin des années 80, pour conserver cette maîtrise sur un pays désormais reconstruit.

Les enseignements de cette enquête sur l’Italie des années de plomb doivent être intégrés car l’histoire se répète mais cette fois au niveau global : Nous sommes entrés dans une crise structurelle du capitalisme qui nécessite une transition dans la gestion globale des ressources. Cette transition consiste à réserver l’essentiel des futures capacités de consommation à une élite et à une minorité associée et en reléguant le reste de la populace dans une économie de pénurie dans le monde réel. Comment les élites vont-elles gérer la transition ? En usant de techniques d’ingénierie sociale pour gérer les masses, et si ces mécanismes ne sont pas suffisants, les classes dirigeantes seront forcées d’étendre leur pouvoir pour contenir ces masses par la violence et c’est là qu’intervient le terrorisme et la stratégie de la peur  !

 Le chaos n’est pas l’ennemi des classes dirigeantes, il est au contraire devenu la stratégie privilégiée du pouvoir. Le chaos n’est pas un gouffre mais une échelle. La politique, dans les très grands systèmes fédérateurs, est toujours l’art du contrôle de la majorité par les minorités ; le contrôle, désormais, utilise le chaos plutôt que l’ordre.

La situation qui est en train de se créer dans les grands pays occidentaux, notamment en France est en effet dans une certaine mesure isomorphe à celle qui existait, dans l’Italie des années de plomb.

Le contexte est propice non à un choc de civilisation comme on le prétend, mais à des guerres civiles méta locales sur fond d’Islamisme, de conflits entre conservatisme et modernité, de conflits géopolitiques globaux, d’épuisements des ressources, le tout bien entendu chapeauté par des Etats profonds cherchant chacun à tirer la couverture de leurs cotés et à manipuler les masses hystériques.

Le fameux conflit de civilisation (de quelle civilisation d’ abord ? Debord écrivait « Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ») n’est que la validation du chaos qui a germé dans les esprits des néoconservateurs et qui s’est imposé depuis les très spectaculaires attentats du 11 septembre.

Solution : faire monter le niveau !

Alain Soral explique qu’E&R veut s’appuyer sur toutes les forces qui ne valident pas le chaos et leur tendre la main.

Espérer que faire monter le niveau permette d’éviter l’ethnisation de la crise, c.à.d. faire en sorte que des pauvres se battent contre d’autres pauvres pour des raisons pseudo –identitaires. Soral dit dans cet entretient « j’essaie de réintroduire de la complexité dans un système dont la fonction permanente est de simplifier, sur le modèle du sport avec deux équipes mais dans la réalité, il n’y a jamais deux camps que quand ça pète et quand on fait la guerre ».Pousser les gens à ne pas renoncer à la complexité et à éviter les amalgames malheureux !

Cependant Soral à cette époque ne se fait pas d’illusion et admet que son combat est perdu d’avance car selon ses termes « les gens cultivés sont moins nombreux que les cons. On est une élite, et donc on essaie de faire monter le niveau et de freiner la catastrophe. Je ne dis pas qu’on va y arriver, je pense même qu’on va échouer, je dis que c’est notre devoir de le faire ».
Vu ici

Source : FromDaWu

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