vendredi 31 janvier 2014

Les droits de la personne et le péril islamiste


 par Rakia Fourati, membre fondatrice de la Ligue tunisienne de la défense de la laïcité et des libertés (LDLL) et membre de l’association Égalité et Parité

Mémoire personnel de Rakia Fourati, membre fondatrice de la Ligue tunisienne de la défense de la laïcité et des libertés (LDLL) et membre de l’association Égalité et Parité, présenté devant la commission parlementaire sur le projet de loi 60.

 Mon objectif est de combattre l’islam politique là où il essaie de prendre naissance, de dénoncer son idéologie et de contrecarrer ses objectifs.

Chères et chers députéEs et distinguéEs membres de la commission des institutions. Permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Rakia Fourati, 61 ans, d’origine tunisienne et de confession musulmane. Je suis membre fondatrice de la Ligue tunisienne de la défense de la laïcité et des libertés (LDLL) et membre de l’association Égalité et Parité.

Née en 1952, j’ai vécu jusqu’à 1971 en Tunisie, j’étais musulmane pratiquante avant de découvrir les faces cachées de l’islam politique. J’ai vécu 10 ans à Paris, en 1980 j’ai quitté la France pour l’Arabie Saoudite où j’ai travaillé sept ans dans le domaine psychosocial. J’ai fréquenté l’Égypte depuis 1973, par l’intermédiaire de mon ex-mari qui est égyptien, jusqu’en 1992. Depuis 2002, je vis entre le Canada et la Tunisie.

Je suis fière d’être une cosignataire de la lettre des 20 « Janette » qui soutiennent la charte affirmant les valeurs de la laïcité, et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrement des demandes d’accompagnement.
Je vais parler dans mon mémoire de l’islam politique, du foulard islamique et des signes ostentatoires, et de la montée des violences à l’égard des femmes au nom de l’islam.
***

Islam et islamisme

J’ai fui les pays où j’ai vu naître la montée des islamistes, je connais bien actuellement leurs intentions politico-religieuses et leurs objectifs. Si je leur ai tourné le dos pour venir vivre au Québec, ce n’est pas pour les subir ici. Et si je viens témoigner, c’est pour préserver les Québécoises et les Québécois du danger qu’ils encourent s’ils ne prennent pas des mesures fermes et strictes pour sauvegarder les libertés fondamentales et les droits de la personne humaine du Québec. J’espère vous convaincre que la charte des valeurs et de la laïcité reste notre seul salut.

Il y a une grande différence entre l’islam et l’islamisme. Le premier repose sur une croyance verticale entre l’être humain et son créateur, sans aucun intermédiaire, et le deuxième repose sur une volonté politique de tout assujettir à une Autorité religieuse, créée par les Hommes et se faisant le Porte-parole de Dieu (Allah). L’islamisme veut s’imposer non seulement dans les pays où l’islam est religion de l’État, au détriment des autres religions pratiquées (judaïsme et christianisme par exemple), mais il veut aussi imposer la Charia dans les pays laïcs, tels que l’Angleterre, le Canada, la Belgique… Les islamistes veulent se répandre et propager une haine des femmes et des enfants contraire à l’esprit libéral du Coran.

Les musulmans et les islamistes ont tous deux comme référence le Coran et la charia, sauf que les musulmans, progressistes et démocrates veulent s’inspirer de l’esprit « moderne » de l’islam alors que les obscurantistes wahabites veulent le garder tel qu’il a été « pratiqué » depuis 14 siècles, en l’imposant par la force dans tous les pays laïques, démocrates et libéraux qu’ils traitent « d’apostats ».

Ce qu’il faudrait savoir, c’est qu’il n’y a pas une charia mais plusieurs charia : il y a autant de charia que de pays musulmans et ce sont les Hommes qui élaborent la loi religieuse et non Dieu ; cette charia n’est pas « une » mais plurielle (L’Islam, les Femmes et la violence, de Saloua Charfi) et émane non du Coran, mais de l’interprétation des Hadiths où se mêlent le vrai et le faux. Même au Canada, ils divulguent des discours de haine contre les femmes via leurs prédicateurs obscurantistes, leurs imams dans les mosquées et les 750 chaînes télévisées islamiques. Cet enregistrement est un exemple de propos ahurissants de l’imam Selmoun propagandiste de la charia à Montréal. (1)

L’instrumentalisation qui a été faite de l’islam par les intégristes lui a ôté toute sa teneur essentielle, profonde et spirituelle pour la limiter à la soumission de la femme et à certains signes ostentatoires (voile, barbe...) et est sans fondement. Les islamistes ne veulent pas s’adapter à la modernisation, au contraire, ils veulent adapter la société dans laquelle ils vivent à leur politique religieuse et à la charia. Pour défendre mon point de vue, je vous présente ce beau témoignage du père Boulad diffusé en France et au Québec. (2)

Ce sont ces mêmes islamistes qui refusent l’adaptation et qui combattent la charte de la laïcité au Québec. Certes, actuellement ils ne sont pas nombreux, ils ne représentent qu’une minorité, mais une minorité dérangeante et bruyante hostile aux droits humains et en particulier à la femme, en attendant de se multiplier et d’atteindre des millions comme en Europe.

Je trouve que la charte proposée ne va pas assez loin pour garantir un avenir sécurisant pour le Québec. Je suggère une immigration plus étudiée et plus sélective, aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan moral et psychologique, prenant en considération la capacité et la volonté de chacunE à vouloir s’intégrer en respectant les droits de toutes et de tous. L’islam est une religion d’ordre privé et individuel et non une praxis démocratique dont le fondement est la séparation du politique et du religieux. La laïcité permet à chacune et à chacun d’exercer la religion de son choix. Les nouveaux et nouvelles immigrantEs doivent s’engager à respecter les droits de la personne et la laïcité de l’État.

Le foulard islamique et les signes ostentatoires

Avant de parler des signes religieux ostentatoires, j’aimerais vous faire remarquer que les musulmans, en l’an 711, quand ils ont occupé l’Espagne ont instauré une taxe aux non-musulmans appelée « la fidya ». Cette taxe mettait les juifs et les chrétiens sous la protection du gouvernement musulman à la condition qu’ils ne portent pas de signe religieux en société. Cette même loi créée il y a plus de douze siècles par le Califat omeyyade est contestée en 2013 par les islamistes…

En Turquie, en 1926, Atatu_rk a interdit le voile après son inoubliable discours : « Mais pourquoi nos femmes s’affublent-elles encore d’un voile pour se masquer le visage, et se détournent-elles à la vue d’un homme ? Cela est-il digne d’un peuple civilisé ? Camarades, nos femmes ne sont-elles pas des êtres humains, doués de raison comme nous ? Qu’elles montrent leur face sans crainte, et que leurs yeux n’aient pas peur de regarder le monde ! Une nation avide de progrès ne saurait ignorer la moitié de son peuple ! » La Turquie est un pays à 97% de musulmanEs, sa constitution est laïque depuis 1924 et la femme ne porte plus le voile dans les fonctions publiques depuis des dizaines de décennies…

J’étais jeune quand, en 1956, Bourguiba, notre premier président, à l’instar de Atatu_rk, a interdit le voile en Tunisie. Cette interdiction n’a pas eu d’impact sur la croyance populaire des Tunisiennes, au contraire, les Tunisiennes ont su faire la différence entre l’islam intégriste et l’islam progressiste, pourtant la génération de ma mère était plus conservatrice mais ouverte à l’émancipation.

Actuellement et depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir en Tunisie, les acquis de la femme, dont elle était fière depuis 50 ans, sont menacés. Tous les imams, oulémas et érudits (y compris actuellement la grande école islamique de El Azhar en Égypte) ont démontré que le foulard n’est pas une loi coranique EXPLICITE et que l’interprétation varie selon chaque école islamique.

Le voile, le hidjab, la burka, le tchador, le foulard, l’ybaya, le nikab sont les étendards de ces différents fléaux religieux, ils nous révèlent l’origine idéologique qui justifient leurs provenances et leurs sources de financement (Arabie Saoudite, Qatar, Iran, etc.). Ces étendards sont différents dans leur forme, mais ils véhiculent tous le même message de la soumission de la femme à l’homme. Penser que le hidjab qui couvre uniquement les cheveux est une « tenue vestimentaire », comme l’a avancé Madame Fatima Houda-Pepin , c’est « justifier l’esclavage des traditions », comme l’explique Mme Faiza Skandari, militante tunisienne des droits de la femme et présidente de l’association Parité et Égalité en Tunisie. Mme Houda-Pepin rajoute que « le voile n’est pas un symbole religieux ». L’objectif de la charte des valeurs est l’égalité et la neutralité de l’État et des institutions quelles que soient l’origine ou l’interprétation (sociale, religieuse, vestimentaires ou autres) des signes ostentatoires.(3)

L’homme impose le port du voile à la femme pour l’exploiter et l’humilier afin qu’elle ne revendique plus de droits, au nom de l’islam et souvent à tort, dans un contexte limitatif de cette religion : le droit au divorce (stipulé dans le Coran avec une pension alimentaire (Sourate des femmes), l’égalité dans l’héritage, l’excision (inexistante dans le Coran)… Beaucoup de confusion entre religion et traditions diverses … Une grande ignorance légitimant de nombreuses violences contre les droits des femmes.

En Égypte, en Tunisie, en Algérie, en France, en Belgique et en Grande- Bretagne, dès que le nombre des islamistes est devenu important, les femmes voilées se sont mobilisées en groupe de deux ou trois pour faire du porte-à-porte et amener leurs compatriotes à se couvrir. Leur pouvoir de persuasion est grand, elles savent parler aux femmes selon leur niveau culturel, politique ou social. Soutenues par les imams et payées par les pays du Golfe, elles apprennent les mots qu’il faut dire pour convaincre les hésitantes, elles proposent aux plus démunies une aide financière, à d’autres le paradis, et promettent aux désespérées de résoudre leurs problèmes.

Au nom de la laïcité et des droits de la personne, j’aimerais que les féministes du Québec qui défendent le port des signes ostentatoires sachent que le bout de tissu sur la tête véhicule le statut humiliant de la femme dans l’islam, tous ses droits bafoués au nom des religions ainsi que sa soumission à l’homme.

Le voile pour ces femmes n’est pas un problème ni de religion ni d’identité, comme elles veulent bien le faire croire, mais un signe ostentatoire où se mêlent une négation d’intégration et un rejet d’autres valeurs et principes fondamentaux inscrits dans la CEDAW (Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination contre les femmes), qui fait l’objet d’une campagne de dénigrement de la part des Frères musulmans. Notre association Égalité et Parité entame séminaire dans toutes les régions en Tunisie pour dire oui à l’égalité, oui à la CEDAW et la faire connaître.

Si je suis venue vivre au Québec, c’est pour être mieux considérée, pour fuir les islamistes, oublier l’humiliation que véhicule le foulard, pour améliorer mon mode de vie, pour m’intégrer à la société que j’ai choisie, pour défendre ma dignité de femme tunisienne démocrate et progressiste. Si j’ai choisi le Québec, c’est pour ne pas être servie par une femme voilée qui me considère apostat parce que je ne porte pas le foulard, ni par une administratrice qui me rejette parce que je suis une femme libre et démocrate, ni un fonctionnaire qui me dédaigne parce que je suis une « renégate ».

Si j’ai choisi le Québec, c’est pour être une femme libre dans un pays laïque, inclusif et égalitaire comme le réclame la charte.

Port du voile et enfance massacrée, une atteinte majeure à déclaration des droits de l’enfant

Le foulard est imposé aussi aux petites filles à partir de l’âge de 5 ans. Plus elles s’habituent jeunes à le porter, plus elles auraient des difficultés à s’en passer. Il devient une composante de leur schéma corporel, elles vivent et grandissent avec, l’enlever après plusieurs années c’est avoir la sensation de sortir nue.

Sur le plan psycho-moteur, il est essentiel que l’enfant découvre son corps : or le voile restreint ses mouvements, lui fait croire que son corps est tabou et tue son innocence. Ajouter à ça le lavage de cerveau que ces petites filles subissent dès leur jeune âge. C’est criminel d’obliger ces petits anges à se voiler et à renier leur corps. Il est difficile de croire que la fille choisit de se voiler de son propre gré à cet âge précoce, comme prétendent « les pseudos féministes islamistes ».

D’ailleurs, si le voile est fait pour ne pas attirer le regard des hommes, quel homme normalement constitué serait confus en regardant une petite fille de 5 ans !!?? D’où la nécessité d’épargner aux filles ainsi qu’à leurs éducatrices le port du voile dans les jardins d’enfants, les écoles et les lycées. Cette vidéo témoigne du lavage de cerveau et de ce que ces filles endurent dans les jardins islamistes. (4)

La montée des islamistes au Québec

Généralement, dans les pays occidentaux, les immigrantEs trouvent des difficultés d’intégration qui les rendent vulnérables, leurs références identitaires se fragilisent et ils et elles deviennent des cibles faciles pour les islamistes qui en profitent pour leur offrir un modèle de vie micro-communautaire séparatiste, basé sur la religion et la haine des non-croyantEs. Les imams en majorité financés par les pays du Golfe et appuyés par les réfugiéEs islamistes à l’étranger, qui ont fuit les régimes anti-islamistes chez eux, ont comme mission de répandre l’islam et la charia au Québec et dans le monde : ils recrutent donc des adeptes, forment des jeunes pour le jihad et radicalisent les musulmanEs. Ils passent ainsi de citoyennes et citoyens français, canadiens ou autres à des co-citoyenNEs islamistes. L’appel des islamistes au « jihad » (la guerre sainte) est effrayant et inquiétant comme le prouve cette vidéo. (5)

La charte vient proposer un plan socio-politico-culturo-démographique qui ne vise pas directement le présent, mais qui se projette dans un avenir, neutre institutionnellement et égalitaire socialement.

Si je suis venue vivre au Québec comme des milliers d’autres musulmanes démocrates, progressistes, laïques, c’est aussi pour dénoncer ces agissements (tolérés par certainEs QuébécoisES) et avertir nos concitoyennes et concitoyens du danger de l’islamisme qu’on a subi ailleurs et qu’on est venu fuir ici. Surtout que le Québec devient vulnérable en se déchristianisant pendant que l’islamisme y fait une poussée fulgurante. La France et la Grande-bretagne, comme d’autres pays d’Europe, ont accueilli les islamistes au nom de la démocratie et des droits des libertés, sans balises ni lois pour protéger la laïcité. Aujourd’hui la France compte 5 millions de musulmanEs et la Grande-Bretagne 3 millions, et toutes deux souffrent d’un islamisme radical qu’elles ne peuvent plus combattre de peur de représailles et d’être taxées d’islamophobes et racistes. La charte veut que le Québec reste un pays d’accueil mais avec des balises claires afin d’assurer à toutes ses citoyennes et à tous ses citoyens une vie égalitaire, neutre et juste.

De 1984 à 2004, la France a perdu beaucoup de temps avant d’interdire les signes ostentatoires. Cette perte de temps a été bénéfique aux islamistes. Elle leur a laissé l’opportunité de s’organiser, de s’implanter et de s’imposer dans toutes les institutions telles que les écoles, les lycées, les administrations. Actuellement les tribunaux islamistes appliquant la charia se multiplient de plus en plus dans ces deux pays, les écoles coraniques aussi, et les mosquées qui servent de QG (quartier général) grouillent d’islamistes et d’intégristes appelant à la guerre sainte (le jihad).

Quand ces pays d’Europe ont voulu se rattraper et interdire aux islamistes ces libertés anti-laïques, ils ont été traités de racistes et d’islamophobes. Cette vidéo enregistrée en Belgique, vous convaincra de la dangerosité de l’islamisme. (6)

Au Québec ce phénomène d’islamisation sociale commence à prendre pied de la même façon et selon la même procédure suivie dans les autres pays. Faut-il qu’on en arrive au stade de l’Europe pour que le Québec bouge et adopte des lois adéquates pour sauvegarder sa laïcité ?

Conclusion

Celles et ceux qui, au nom de la liberté, défendent le foulard, défendent aussi l’idéologie islamiste que le foulard véhicule, qui consiste à dire : « Si tu ne me laisses pas couvrir la femme, si tu ne me laisses pas hériter du double de sa part, si tu ne me reconnais pas supérieur à elle, tu es homophobe, tu es raciste, tu es exclusif... si tu laisses la femme libre, si elle peut témoigner, si elle est mon égale, tu es corrompu, drogué et tu n’as pas de valeurs sociales... »

On aime toutes et tous le Québec, sa culture, ses principes et ses valeurs. C’est ainsi que la charte des valeurs ne doit pas être comprise comme réaction au présent, mais comme prévention de l’avenir. Elle est préventive et essentielle pour garantir la neutralité, l’objectivité et la laïcité d’un Québec libre, égalitaire et juste.

L’inclusivité et l’intégration ne peuvent se faire qu’avec l’abolition de tous les signes ostentatoires au sein des institutions publiques, car ces signes ostentatoires constituent une limite à l’exercice des droits de la personne et peuvent nous différencier, nous condamner et nous séparer.

Mesdames et Messieurs, merci de votre écoute.

Notes
1. Lien.
2. Lien.
3. Lien.
4. Lien.
5. Lien.
6. Lien.
vu ici
Mémoire présenté le 21 janvier 2014 à l’Assemblée nationale du Québec. Cliquez sur l’icône ci-dessous pour le télécharger en PDF.

jeudi 30 janvier 2014

Suisse – La droite met en garde contre l’islamisation



En Suisse, le comité d’Egerkingen met en garde contre l’islamisation rampante, dans le cadre de sa campagne en faveur de l’initiative populaire opposée à l’immigration de masse, initiative lancée par le parti conservateur UDC et qui sera soumise au vote du peuple suisse le 9 février prochain.
Le comité d’Egerkingen met en garde contre une augmentation massive de la population musulmane qui modifiera l’essence de la Suisse. Le Comité d’Egerkingen, est composé de membres du parti conservateur Union Démocratique du Centre (UDC) et de membres du parti chrétien Union Démocratique Fédérale (UDF).
Le comité d’Egerkingen est à l’origine de l’initiative populaire qui a permis l’interdiction des minarets en Suisse. Pour mémoire, l’initiative populaire contre la construction de minarets est une initiative populaire lancée au niveau de la Confédération suisse et approuvée par la majorité du peuple suisse (58% de votes favorables) et par la majorité des cantons (20 cantons sur 23), le 29 novembre 2009.
Le comité d’Egerkingen prédit un million de musulmans en Suisse en 2030. Il souligne que l’islam n’est pas en premier lieu une religion, mais avant tout un système politique qui est en opposition avec le système juridique suisse. Pour le comité d’Egerkingen, lorsque les musulmans représentent 2 à 3% de la population, ils commencent à missionner.
Selon le comité d’Egerkingen, à partir de 4 à 5%, ils commencent à exercer une influence disproportionnée en exigeant par exemple des aliments hallal.
 Et lorsque la proportion devient importante, ils tentent d’obtenir le droit de s’autogouverner selon la charia.
Avec près de 400’000 musulmans sur une population de 7,5 millions d’habitants, soit bientôt 5% de la population, l’islam en Suisse est aujourd’hui la deuxième religion du pays.


vu ici
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Des Québécoises engagées dénoncent les intimidations d'islamistes


Des Québécoises ont dénoncé hier les intimidations dont sont victimes plusieurs femmesen faveur de la laïcité. Elles ont aussi lancé des questions, sur la place publique, quant au rôle de certaines organisations musulmanes au sein du réseau islamiste qui s'est implanté ici au cours des dernières décennies, avec ses ramifications à l'étranger...
   
Leila Lesbet, Evelyne Abitbol, Michèle Sirois et Djemila Benhabib
MONTRÉAL, le 23 janv. 2014 (...) Depuis que les audiences publiques sur le projet de loi 60 ont débuté, les intimidations notamment auprès de témoins, se sont multipliées sur les réseaux sociaux, par téléphone et dans un site qui semble dédier son contenu aux nouvelles des musulmans du Canada.
Le Québec n'était pas sensibilisé à cette problématique, jusqu'à ce que des femmes musulmanes comme Djemila Benhabib et Fatima Houda Pepin, aient eu le courage d'aller au front et de dénoncer les forces souterraines, les lobbies à l'œuvre dans le tissu social québécois.
Preuve en est l'intimidation qui se fait quotidiennement, entre autres, sur les témoins, surtout féminins en faveur de la laïcité, qui comparaissent à la commission parlementaire, sur les hommes de leur entourage, sur leurs familles ici comme dans leurs pays d'origine. La tactique employée est la même.
Ces groupes sont organisés, passent sur les lignes ouvertes, interpellent les médias en les ralliant à leur cause, et surtout en séduisant tout en maniant la terminologie propre au développement démocratique et aux droits de la personne.
Ces groupes sont présents sur les réseaux sociaux qu'ils scrutent, et passent leurs journées à intimider, ou même à publier des textes pour dénigrer celles qui osent se prononcer en faveur de la neutralité de l'État, en faveur de la laïcité.
Nous demandons que soient retirées du Site The Muslim news.ca les pages qui ciblent des femmes, remettent en question l'intégrité de leurs témoignages et dénigrent ouvertement leurs propos.
Nous considérons également que l'action entreprise par le Collectif québécois contre l'Islamophobie est des plus inquiétantes et vise ni plus ni moins à réduire le champ de la liberté d'expression et à soustraire les religions, en particulier l'islam, de toute critique. D'autant plus que cet organisme a rendu public un soi disant sondage de ses membres qui les invitait à répondre à la question: "Qui sont les plus grands islamophobes de l'année 2013 au Québec?" (...)  
Nous nous interrogeons sur les motifs réels de ce palmarès et exprimons nos plus vives inquiétudes face à l'impact que peut créer une telle démarche sur la participation citoyenne, entre autres, des femmes démocrates québécoises, y compris celles issues des communautés immigrantes.
Ce type d'intimidation ne fait que commencer au Québec. Nous insistons pour dénoncer cette intimidation afin que ces agissements ne deviennent pas monnaie courante dans notre pays.
Logocqci_mn Qui sont ces individus qui ne signent pas leurs textes et qui ne se présentent pas sur le site? Par qui ces individus sont-ils payés? Qui les pilote? De quel pays sont-ils téléguidés?
 
Le site Muslimnews.ca se situe à la jonction du Conseil musulman de Montréal (CMM) présidé par Salam Elmenyawi, et du Collectif québécois contre l'islamophobie (CQCI) dirigé par Adil Charkaoui.
Le CMM d'Elmenyawi est un organisme parapluie regroupant une quarantaine de mosquées montréalaises. Depuis le début des années 1990, Elmenyawi travaille de concert avec le cheikh Saïd Fawaz, représentant au Canada de la Ligue islamique mondiale (LIM) basée à la Mecque), et le cheikh Fida Bukhari, imam du Centre islamique du Québec.
Elsolh_mazjoub_lotayef_FAWAZ_BUKHARI Ces cinq hommes figurent parmi les plus importants militants de l'islam politique au Québec, tel que promu par la Société des Frères musulmans, et financé par les pétrodollars de la Ligue islamique mondiale...
Ehab Lotayef assumait la présidence du CMM dans les années 1990, avant qu'Elmenyawi n'en prenne la relève en 2001. M. Lotayef faisait alors partie du Conseil de la charia établi en 1994 dans les locaux de la première des Écoles musulmanes de Montréal, située à Notre-Dame-de-Grâce, tout comme les cheikhs Fawaz et Bukhari, deux envoyés de la LIM.
En tant que représentant de la LIM au Canada, le cheikh Fawaz est sans doute l'un des trois musulmans les plus influents du Québec : il ne serait pas surprenant que l'organisme qu'il représente participe au financement du CMM d'Elmenyawi et du CQCI de Charkaoui.
Le cheikh Fawaz (de la Ligue islamique mondiale
dirige l'offensive pro-charia, hostile à la laïcité, au Québec
 
Il est également possible que le CMM reçoive des fonds directement des mosquées qu'il représente.
Ces quatre mosquées sunnites sont parmi les plus importantes de Montréal. (Il est possible que l'organisme responsable de la certification des viandes halal, dirigé par l'imam Marzougui, contribue au financement du CMM ou du CQCI.)
 
Quant aux liens entre le CMM et le CQCI de Charkaoui, il faut savoir qu'Elmenyawi et Charkaoui collaborent à divers projets depuis plusieurs années.
Dans le passé, Charkaoui a souvent rencontré Elmenyawi à la mosquée Assuna. Le premier y enseignait, alors que l'autre y officiait occasionnellement comme imam.
La mosquée Assuna, un complexe qui se déploie sur trois étages, fait partie de la LIM
Lorsque des documents secrets ont été publiés par Wikileaks en avril 2011 qui décrivaient la mosquée Assuna comme une fourmillière de jihadistes, Elmenyawi a immédiatement hurlé à la diffamation. Les documents dévoilés par Wikileaks soutenaient qu'un Mauritanien, Mohamedou Ould Salahi, détenu au camp de Guantanamo, a été le cerveau d'une cellule montréalaise d'al-Qaïda qui aurait tenté d'orchestrer des attaques terroristes en sol américain.
Sulaiman al-Hayiti, auquel Fabrice de Pierrebourg a consacré un chapitre entier de l'excellentMontréalistan, est l'un des rares musulmans intégristes basés à Montréal dont la parole est très crédible. Ce converti dit effectivement tout haut ce qu'il pense. Or voici ce qu'il a écrit à propos d'Adil Charkaoui:
« A son arrivé (au Canada), il cherchait quelque chose et on pouvait le sentir. Il a vite fait de rencontrer le groupe de Jihadis qui faisait sa propagande à la mosquée Sounnah (Assuna) et ailleurs à Montréal à cette époque. »
« Je me souviens encore du jour où j’étais assis avec des amis haïtiens convertis et Adil vint s’asseoir et se mit à nous dire que puisque nous étions dans un pays de Koufr (de mécréants), il était permis de prendre les biens des Kouffars et de prendre leur femme également et que cela faisait parti du Fey (ou butin de guerre). Je lui répondit que l’Islam a interdit le vol. »
« Et je lui dis: "Alors si ce que tu dis est vrai, va voler les voitures et va violer les femmes!!! "Nous tous savions qu’il avait été influencer par les Jihadis. Lorsqu’il vit quelqu’un s’approcher, il se mit a parler tout bas et il dit: "Attention! Ne parle pas fort car il y a des espions". Je lui ai répondu: "De quoi tu as peur si tu penses que tu es sur la vérité, moi je n’ai pas peur de dire ce que je penses à haute voix".»
 
Aujourd'hui, Elmenyawi et Charkaoui organisent ensemble des évènements islamiques et politiques pour les jeunes à la mosquée Assahaba située dans l'est de Montréal.
Les intimidations évoquées par les auteures du communiqué de presse cité plus haut trouvent écho dans les actions du duo Charkaoui-Elmenyawi. À titre d'exemple, lors de la manifestation contre la Charte qu'il avait organisée avec son acolyte, Charkaoui avait exigé des excuses de Bernard Drainville pour avoir affirmé que «l'islamisation (de Montréal) est une réalité». Et bien qu'il n'ait même pas  la citoyenneté canadienne, ce dernier a conclu sa tirade en menaçant de poursuivre Québec devant les tribunaux...
À cet égard, il semble que Charkaoui émule les comportements de son vieil ami Elmenyawi, lequel non seulement ose mentir ouvertement à la population québécoise sur des questions d'intérêt public, mais ose aussi qualifier des citoyens honorables de racistes et d'ignorants... tout en brandissant la menace de poursuites judiciaires tel un noir étendard.
Considérez l'épisode suivant: le 10 mars 2005, la ministre québécoise des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, avait marqué une ferme opposition à toute application de la charia au Canada, et suggéré que Québec devrait rejeter toute demande d'immigration d'une personne admettant adhérer à la charia. Le lendemain, Elmenyawi se plaignait que ces propos trahissaient une totale ignorance, de la bigoterie, et qu'il se sentait personnellement attaqué...
Pendant l'affaire des caricatures de Mahomet, en 2006, Elmenyawi avant exigé que l'État considère comme un «crime racial» «toute manifestation ou déclaration islamophobe»...("Manifestation à Montréal contre la publication des caricatures du prophète Mahomet", Clairandrée Cauchy, Le Devoir, vendredi 10 février 2006, p. A3)
Il avait aussi affirmé à la journaliste Sophie Brouillet (selon l'article "Croire au Coran", publié par La Presse le 16 juin 2003) que le Coran est à prendre à la lettre ; qu'islam et politique sont indissociables ; et que le jihad-combat devient légitime lorsque l'islam est attaqué...
Après que le gouvernement Charest eût énoncé, en octobre 2008, les valeurs auxquelles les immigrants devaient s'engager à adhérer avant d'être autorisés à s'installer au Québec, Elmenyawi s'était plaint que «d'obliger les immigrants à signer une telle déclaration est antiquébécois et anticanadien»... ("Un engagement moral", Louise Leduc, Cyberpresse, Jeudi 30 octobre 2008)
Lorsqu'en 2007, le directeur général des élections du Québec avait annoncé que les musulmanes portant le voile intégral seraient tenues de montrer leur visage pour pouvoir voter, Elmenyawi s'était indigné que le gouvernement et les médias créaient de toute pièce une crise futile ne servant qu'à enflammer l'hostilité envers l'islam et les musulmans... ("Islamic groups blame media for Quebec veil uproar", CBC Montreal, le 24 Mars 2007)
Lorsque Louise Harel a suggéré, le 10 mars 2009, qu'une réduction du nombre d'arrondissements à Montréal risquerait de faire apparaître des enclaves ethniques, Elmenyawi a exigé que la chef de Vision Montréal s'excuse et rétracte ses propos. ("Louise Harel est priée de revenir sur ses propos sur les groupes ethniques", La Presse Canadienne - Le fil radio, Actualités du Québec, lundi 16 mars 2009)
Lorsque Benoît Dutrizac s'est fait virer de Télé-Québec après avoir observé que «l'islam est une religion stupide», Elmenyawi s'était exclamé «il était temps», et avait ensuite suggéré que Dutrizac «pourrait maintenant être poursuivi sur une base personnelle»... (Hugo Dumas, La Presse, le 4 mai 2005)
 
Intimidation et menace: tel est leur modus operandi. Et ils essaient de légitimer ces procédés en se faisant passer pour des victimes.
«Quand plus tard (Adil Charkaoui) s’est fait coller un certificat de sécurité et un collier GPS, je n’étais pas du tout étonné. Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais entendu que Adil s’était repenti des propos qu’il tenait, ni qu’il se désavouait des gens qu’il fréquentait. Et qui se ressemble s’assemble. Ce qui m’étonne, c’est de voir des groupes de musulmans et de non-musulmans prendre sa défense. Il se donne une apparence de victime aujourd’hui et pourtant...»
vu ici 

Un Philippe-Flop de trop : le Québec peut et doit se distinguer

Le quotidien Le Devoir proposait le 29 janvier un article dont le titre fait frissonner : « Couillard met en garde le Québec contre la volonté de se distinguer ». Comment?! Ce doit être un mauvais rêve! À la lecture de l’article, l’incrédulité a vite fait place à la stupéfaction.
Le chef libéral Philippe Couillard a prévenu que le Québec ne peut choisir un modèle de diversité qui se distingue de ses voisins en Amérique du Nord, comme le propose le Parti québécois avec la charte des valeurs, sans risquer d’en pâtir sur le plan économique.
« Nous ne sommes pas en Europe. Nous ne sommes pas des Européens déplacés. Nous sommes des Nord-Américains et nous fonctionnons dans un contexte nord-américain », a affirmé Philippe Couillard en marge du caucus de son parti. « Les sociétés nord-américaines, par nature, sont diverses. La nôtre devient également de plus en plus diversifiée. »
Selon lui, les investisseurs étrangers, avant de placer leurs billes au Québec, tiendront compte de « la façon dont cette diversité est gérée, non pas comme source de tensions ou de divisions, mais comme un actif pour la société et une source de prospérité ». Cela fera partie des multiples facteurs qui seront évalués, a-t-il précisé.
Pour un homme qui ose se réclamer de l’héritage libéral, brandir de tels épouvantails démontre sa méconnaissance de l’histoire, sa faiblesse dans la prise de décision et son incapacité à défendre le Québec.

Les multiples revirements de Philippe Couillard, surnommés « Philippe Flop » en raison de leur nature aussi loufoque que de leur fréquence sont pratiquement devenus monnaie courante. Incapable de prendre position sur la Charte des valeurs, il exclut Fatima Houda-Pépin de son équipe. Incapable de comprendre la position du gouvernement sur le crucifix, il change encore d’idée. Ce fut la même chose avec Arthur Porter : l’ami est devenu vague connaissance. Et pourtant…

Déjà, en mars 2013, [le chef libéral, pas encore élu député, avait évoqué la possibilité de ne pas soumettre à la population par référendum son projet de ratification de la constitution canadienne!

A-t-il oublié que les déclarations historiques de ses prédécesseurs? Robert Bourassa, brisé par l’échec de l’accord du lac Meech où le Canada anglais a refusé d’admettre le Québec dans le giron constitutionnel, a prononcé une phrase désormais célèbre – et ô combien vraie! « Quoi qu'on dise, quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement. »

Ce qui était vrai en 1990 (et bien avant!) l’est toujours lorsque Jean Charest, en visite officielle à Paris en 2007, affirme que « la question aujourd'hui n'est plus de savoir si l’on a les moyens [de faire la souveraineté]. Oui, nous les avons. Personne ne remet ça en question. » Jean Charest ajoutait que « La vraie question est la suivante : “Qu'est-ce qui est dans notre intérêt à nous? Qu'est-ce qui est le mieux pour le Québec?” »

Reprenons donc les paragraphes cités plus haut et présentons l’autre côté de la médaille.

Le Québec, comme société distincte, peut – et doit – choisir le modèle de diversité qui lui correspond afin de communiquer clairement à ses voisins d’Amérique du Nord qui il est qui il aspire à être. Tant et aussi longtemps que ces démarches sont effectuées pacifiquement, ouvertement et démocratiquement, les partenaires économiques n’ont rien à craindre.

Nous sommes Québécois et fiers de l’être. Nous sommes une nation francophone, à la fois enracinée sur un territoire magnifique et ouverte sur le monde, vaillante, créative, ingénieuse, solidaire, riche. Toutes les sociétés du monde se diversifient, aussi culturellement qu’économiquement, et nous souhaitons doter l’État québécois de tous les moyens possibles pour lui permettre de communiquer son identité afin de participer pleinement au concert des nations.

Les investisseurs placent leurs billes au Québec en raison de nos politiques économiques, de notre main-d’œuvre qualifiée, de l’action du gouvernement Marois en regard du contrôle des dépenses, de la qualité de vie qui fait l’envie du monde entier. Cela fait partie des multiples facteurs qui sont évalués.

D'ailleurs, lors d’une récente mission économique à Londres et Davos, la première ministre du Québec, Pauline Marois, a constaté que les investisseurs étrangers ne s’inquiètent pas du tout de la charte des valeurs.

Si la vraie question se pose toujours, ce n’est pas à Philippe Couillard ni au Parti libéral d’y répondre, mais aux Québécois eux-mêmes. Si deux visions s’affrontent comme Philippe Couillard tente de le faire croire, il est facile de les distinguer : une approche canadienne, légaliste et provincialiste, et une ambition québécoise, fière, indépendante.


Faut-il censurer le Québec des régions?

Sur le ton du reproche, j’entends souvent dire que la Charte des valeurs vise à ramener vers le PQ le vote du Québec «des régions» (on parle aussi, avec une condescendance accentuée, du «Québec profond»), comme s’il s’agissait d’une frange de la population souillant celui qui s’en approche, peuplée de débiles et d’analphabètes faciles à exciter par la xénophobie. Comme s’il s’agissait d’un électorat qu’un parti responsable ne devrait pas solliciter, tant les passions le traversant seraient coupables et répréhensibles.

J’exagère? Pas tant que ça. On nous en parle comme d’un électorat culturellement attardé et intellectuellement sous-développé, comme s’il se laissait définir seulement par sa caricature ou par ses plus mauvais représentants. L’enracinement culturel serait symptomatique d’un développement moral inférieur, alors que le cosmopolitisme «branché», lui, distinguerait une caste de citoyens «supérieurs», moralement admirables parce que délivrés du cadre national. L’enracinement historique serait une pathologie identitaire appelée à se dissoudre devant les progrès de la modernité radicale.

Je repose la question à propos du «Québec des régions» : s’agit-il d’une population marquée du sceau de l’infamie, dont on ne peut s’approcher qu’en se souillant, et dont on ne cherchera à obtenir le vote qu’en s’abaissant, qu’en perdant son âme? J’aimerais savoir : quels segments de la population peut-on solliciter sans honte, sans gêne, sans avoir l’impression de se rouler dans la fange? Et qui est habilité à décerner ce certificat de respectabilité médiatique, qui distingue les ploucs des évolués? Faudra-t-il désigner à l’avance, à propos des questions identitaires, les régions dont il est interdit de tenir compte dans la définition de l’intérêt public?

Faudra-t-il distribuer des «permis de voter» pour s’assurer que les citoyens appelés à choisir le gouvernement et à peser sur ses orientations ne trainent pas avec eux dans les urnes des idées en contradiction avec les exigences de la rectitude politique? J’entends déjà ici hurler au populisme, mais je note qu’on accuse aujourd’hui de populisme ceux qui n’affichent pas une forme de mépris spontanée à l’endroit du peuple et de la souveraineté populaire. Je note surtout que ceux qui dénoncent le «populisme» prennent rarement la peine de le définir, comme s’il suffisait de l’évoquer pour désigner à la vindicte médiatique ceux qui en sont accusés.

On nous dira peut-être qu’il s’agit simplement d’une question de «familiarité» avec le phénomène de la diversité. La question de la diversité est montréalaise, pourquoi tenir compte du point de vue des «régionaux»? Je note qu’on oublie que Montréal est loin d’être unanime dans son rejet de la Charte des valeurs et que c’est une étrange manière de voir les choses que de croire qu’il suffit de la côtoyer pour d’un coup chanter les vertus du multiculturalisme, comme si sa critique était inévitablement symptomatique d’une terrible ignorance

Mais la question mérite de se renverser. Quand on parle du développement régional, faudrait-il faire taire les Montréalais? Faut-il segmenter le territoire en régions étrangères les unes aux autres? Certains le proposent : ils ont la tentation de la «cité-État» montréalaise, même s’ils continuent d’avoir un avis sur ce qui se passe l’autre côté des ponts. Pourtant, dans une nation, la chose commune est par définition la chose de tous. Et l’avenir de l’identité québécoise ne saurait s’imaginer à partir d’une perspective exclusivement montréaliste.

http://blogues.journaldemontreal.com/bock-cote/politique/faut-il-censurer-le-quebec-des-regions/

Une vision du multiculturalisme

Dans un essai percutant, l'auteur Jérôme Blanchet-Gravel révèle sa propre définition du multiculturalisme


Des citoyens lors d'une manifestation contre le projet de
Charte des valeurs québécoises à Montréal, le 14 septembre 2013
.

Jérôme Blanchet-Gravel, jeune bachelier en science politique, n'a visiblement pas peur des mots.  Dans son essai intitulé Le nouveau triangle amoureux: gauche, islam et multiculturalisme, il témoigne de son ras-le-bol envers l'idéologie multiculturaliste qui imprègne le discours politique actuel. «Le multiculturalisme ne favorise pas l'intégration mais plutôt la ghettoïsation, explique-t-il. Le message qu'on envoie aux immigrants c'est faites comme chez vous! Votre culture, quelle qu'elle soit, sera respectée dans notre pays, elle sera même sacralisée, aussi opposée soit-elle aux valeurs nationales.»

L'Amérique a toujours été une terre d'immigration qui a dû composer avec des gens venus d'ailleurs, qu'ils soient Chinois, Italiens ou Grecs. Cette immigration étant majoritairement de souche judéo-chrétienne, les immigrants avaient cependant toutes les chances de se fondre dans la société d'accueil après une ou deux générations. La chose paraît cependant difficile, pour ne pas dire impossible avec l'islam, une religion peu propice à l'intégration, estime l'auteur, pour plusieurs raisons, selon lui. D'abord, souligne-t-il, la religion d'Allah ne touche pas seulement à la vie spirituelle, comme le pensent bien des gens, mais elle possède son propre système juridique, la charia, où se trouve réglementée la vie sociale, individuelle et intime du musulman. Ensuite, la fusion entre le religieux et le politique, qui caractérise notamment l'islam, «représente, par conséquent, la négation même du principe de laïcité, qui repose justement sur la séparation entre l'État et le religieux».

Dans cet essai percutant paru aux Éditions Accent Grave, Jérôme Blanchet-Gravel écorche au passage les islamologues qui «s'amourachent» de leur objet d'étude, jusqu'à en avoir une vision complètement tendancieuse. L'islam touche ainsi les universités québécoises «qui regorgent de bien-pensants convaincus que l'ouverture passe nécessairement par la négation de l'identité tant nationale qu'occidentale, de même que par l'aplaventrisme face aux revendications des islamistes qu'ils ont accueillis».  

Conscient qu'il pourrait être taxé d'islamophobe, comme le sont les individus qui osent critiquer cette religion ou qui s'inquiètent de sa montée, Jérôme Blanchet-Gravel persiste et signe. «L'universalité des droits de la personne, l'égalité entre les hommes et les femmes, la souveraineté des peuples et la liberté d'expression sont les principes qui doivent guider le monde. Le danger qui nous menace est de les tenir pour acquis».


LES LIGUES DE DÉFENSE DE LA VIRGINITÉ DE L’ISLAM VEULENT CRIMINALISER LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

En parcourant rapidement le site de la Ligue de défense judiciaire des musulmans, où depuis quelques jours je suis le sujet de discussions enfiévrées et endiablées de ses partisans me couvrant d’insultes et d’anathèmes, j’ai pu mesurer Ô combien les défenseurs-djihadistes de l’islam  sont obsédés par la charia et aimeraient  tant rétablir la loi de Talion en faisant leur propre justice eux-mêmes.

Quand aux lois antiracistes de la république dont ils se prévalent pour criminaliser la critique de l’islam et la personnalité de leur prophète, elles ne sont en réalité qu’une aubaine et un subterfuge pour obtenir une jurisprudence de délit de blasphème. En se considérant comme ébranlé dans sa croyance, ainsi n’importe quel musulman peut demander la condamnation du contrevenant dont les idées et les écrits ont provoqué son émoi.

Plutôt que de décréter une fatwa de condamnation à mort de l’insolent comme lors des affaires de Salman Rusdhie ou Tasleema Nasreen, ces multitudes d’association loi 1901 dont l’objet est plus idéologique et religieux que républicain, recourent habilement et pernicieusement aux  lois de la république  pour se donner en même temps une posture républicaine et officialiser par la voie jurisprudentielle la charia, autrement dit l’inquisition musulmane.

Si par extraordinaire, elles obtiendront demain un jugement qualifiant les critiques de l’islam et reconnaître implicitemente le statut de race aux musulmans en vertu de la loi de 1881, c’est tout simplement une mise à mort inéluctable de la liberté d’expression et le droit d’exprimer son opinion sur telle ou telle religion sans encourir le risque de passer sous les fourches Caudines de la justice.

Une telle jurisprudence sera un véritable requiem pour la démocratie d’une part et d’autre part elle marquera l’amorce officielle de l’inféodation définitive de la France à la charia aux conséquences désastreuses, provoquer un exil politique sans précédent de tous ceux qui ne veulent pas vivre sous la dictature de l’islam telle que veut l’instaurer sournoisement l’O.C.I.

Le crime est moins dans la formulation des idées qui dérangent et qui ne sont l’expression d’un droit fondamental dont l’islam ne connait guère le sens, que dans la réaction démesurée qu’elles suscitent. Ces lecteurs mus pour l’occasion en procureurs ne se rendent pas compte qu’ils sont eux-mêmes les vrais ennemis de leur religion et le meilleur alibi de ceux qu’ils cherchent à crucifier par leur violence verbale en attendant qu’un jour ils pourraient leur ôter la vie comme en Iran et en Arabie Saoudite voire la plupart des pays musulmans.

Ils n’ont pas appris qu’on ne grandit pas dans la calomnie. Car ce n’est pas en employant un langage ordurier et nauséabond et traiter la cible de leur courroux de chien, de singe, de porc, de vendu, de sioniste, de sale juif, de mécréant, de laïc ( qui est une insulte dans leur bouche) que cela va contribuer au renforcement du crédit de leur religion et lui donner cette image de religion de paix dont ils l’affublent, alors qu’eux-mêmes ils font preuve d’agressivité et de bellicisme qui ne peuvent que témoigner de leur état de lobotomisation avancée.

Qui dit paix dit aussi sérénité qu’il est difficile de la déceler à travers leurs commentaires exécrables à mon sujet. Juste des insanités, des élucubrations psychotiques et des délires hystériques qui me confortent dans mon idée que la violence est le premier pilier de l’islam et de mes inquiétudes légitimes que ma vie ne vaudra pas chère si un jour ces fanatiques aveuglés par leur passion de la leur religion  me mettent la main dessus.

Plutôt que de faire preuve d’un sens aigu du débat républicain  et d’échanges d’idées constructifs  nécessaires à éclairer l’opinion publique sur le vrai visage de l’islam, de sa compatibilité avec les valeurs de la république, de la volonté des musulmans de s’intégrer dans la république et de leurs réels attachements à la laïcité qui est une hérésie au regard de leurs dogmes, ils affichent leur hostilité pathologique à toute voix discordante de la leur tout en marquant leur choix préférentiel à l’islam  qui prime sur la république.

On ne répond pas non plus à la haine par la haine en l’instrumentalisant à l’image de certains sites de la vertu musulmane, ne serai-ce en lui offrant une tribune, ni en soufflant sur sa braise et attisant la discorde.

Leur attitude excessive et inquisitoriale n’est-elle pas elle-même la preuve que l’islam a peur de l’examen de la vérité qu’il veut étouffer par tous les moyens de peur de sa faire démasquer ?  Pourquoi s’enflamment-ils et vocifèrent-ils dès lors que des intrus veulent lever le voile sur le visage de l’islam auxquels ils opposent le principe de l’inviolabilité du sacré de l’islam ?

Si la Maison de l’islam est aussi solide et viable, n’est-elle pas capable de résister aux légers soubresauts qui la secouent alors qu’elle-même fait souffler une tornade sur le monde ?

L’islam n’a jamais été en péril, il est lui-même un péril pour les siens et l’humanité comme en attestent la tragédie syrienne et les persécutions sanguinaires des chrétiens du nord du Nigéria. Mais les défenseurs autoproclamés de l’islam préfèrent tirer des boules puantes sur ceux qui lient violence et islam qui interpellent et mettent à nu les textes dits sacrés et la personnalité mythifiée et embellie de leur prophète. Adeptes de la takkyia, elles se font fort de dissimuler leurs intentions malveillantes en cherchant des artifices judiciaires pour islamiser insidieusement  la république avec ses propres lois d’une part et de clouer au pilori les islamo-incompatibles. Sous couvert de défense de l’indéfendable, ils désignent à la vindicte populaire ceux qu’ils jugent comme ennemis de l’islam et des musulmans, et ce en violation flagrante de la loi sécurité et liberté et plus grave encore, ils font planer de sérieuses menaces sur leur vie.

Des ligues de défense qui présentent pourtant un réel danger pour les fondements de la république, semblent fonctionner comme de tribunaux inquisitoriaux où le mis en cause est jugé coupable et condamné pour ses idées  irrépréhensibles aux yeux de la justice républicaine et répréhensibles au regard de la charia.

A cause de la mansuétude bienveillante de la république, on assiste aujourd’hui au développement d’une nouvelle forme de justice   excelle dans la multiplication des effets d’annonce des dépôts de plainte qui sont de véritables réquisitoires contre les outrecuidants.   Dans les affaires d’apostasie ou d’atteintes au sacré, on a pas besoin dans le droit musulman de  procès juste et équitable, il suffit de déclarer un individu ayant renoncé à sa foi ou comme étant un ennemi de l’islam pour rendre licite son exécution. . .

Quelle que soit la suite donnée à leur plainte, le jugement est déjà rendu et il revient aux musulmans de l’exécuter en vertu d’un fatwa que n’importe quel imam peut décréter.

Malgré les évidences, les musulmans continuent  à seriner partout que l’islam est une religion de paix et de tolérance alors qu’il est fermé au dialogue et allergique à la compréhension mutielle. Il ne connait du dialogue que sa propre vision de la vérité dont il veut faire l’unique vérité pour tout le monde.

Si l’islam n’était pas hégémonique, expansionniste et totalitaire, ne sanctifiait pas le racisme, l’antisémitisme, les inégalités sociales et sexuelles, ne prônait pas la suprématie des musulmans sur les autres, n’appelait pas au meurtre des apostats, n’octroyait pas le statut de dhimmis aux gens du livre, n’appelait pas à la destruction des systèmes de valeurs qui n’avaient pas son essence, ils auraient certainement adopté une toute autre posture que de vouloir anéantir ceux qui brisent la loi de silence dont ils veulent faire une loi universelle inviolable comme si elle avait valeur de Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Quand on a pas peur du langage de la vérité, on doit rester zen et poli, plutôt que de sabrer les voix discordantes.

Personnellement et qu’il n’en déplaise à mes procureurs-djihadistes, je ne corresponds en rien au portrait diffamatoire qu’ils brossent de ma personne et qui n’est que le reflet de leur propre mépris et aversion d’eux-mêmes. On projette sur les autres ce qu’on est soi-même. Je ne suis ni vendu, ni mécréant, ni un chien, ni un renégat, ni un mercenaire de la plume, ni un apostat de l’islam, je suis un homme à la pensée libre, guidé par mes seules préoccupations humanistes et  inquiet par la montée du péril musulman dans son expression radicale qui semble être la vraie nature de l’islam dans la pure tradition mahométane, longtemps occultée par cette image erronée d’un islam apaisé.

Aujourd’hui c’est le véritable islam qui reprend ses droits, celui que Mahomet a laissé en héritage à ses fidèles dont ses nouveaux défenseurs-inquisiteurs, qui veulent retourner les lois de la république en leur faveur pour censurer et anéantir la liberté de pensée avant d’achever la république elle-même.
Si l’islam ne prêchait pas la violence, pourquoi en font-ils alors une arme de défense de leur religion et ont la haine de ceux qui bravent leurs interdits et défient leurs dogmes sans jamais s’attaquer aux personnes ?

http://salembenammar.wordpress.com/2014/01/29/les-ligues-de-defense-de-la-virginite-de-lislam-veulent-criminaliser-la-liberte-dexpression/


Lisée accuse Couillard de ne pas comprendre le Québec

Le chef libéral dit toujours tenir à la société distincte

Aux yeux de Jean-François Lisée, la nouvelle charge du chef libéral à l’égard de la charte de la laïcité est une nouvelle démonstration de l’incompréhension de M. Couillard de «ce que c’est d’être Québécois en Amérique du Nord».

Le chef du PLQ, Philippe Couillard, s’engage sur « une pente très glissante » en appelant les Québécois à ne pas perdre de vue qu’ils « fonctionn[ent] dans un contexte nord-américain », est d’avis Jean-François Lisée.

« Nous sommes une nation distincte », a souligné le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, disant justement « vendre la différence québécoise » dans ses missions économiques à l’étranger.

À ses yeux, la nouvelle charge du chef libéral à l’égard de la charte de la laïcité est une nouvelle démonstration de l’incompréhension de M. Couillard de « ce que c’est d’être Québécois en Amérique du Nord ». « Bien sûr, il faut tenir compte de nos voisins, mais ce n’est pas eux qui ont à déterminer ce que nous sommes », a insisté M. Lisée.

Couillard se défend

Bernard Drainville a quant à lui tourné en dérision le refus du chef libéral de légiférer afin d’obliger les personnes fournissant ou bénéficiant des services de l’État d’avoir le visage découvert. Selon lui, le PLQ « se cache derrière le crucifix parce que sa position sur la charte est indéfendable ».

À l’issue du caucus libéral qui s’est déroulé à Saint-Félicien, Philippe Couillard s’est défendu de renoncer à la notion de société distincte, définie par Robert Bourassa.

« Est-ce qu’on est en train de dire que le fait d’instituer la discrimination dans l’emploi [...], c’est ce qui nous rend distinct ? C’est ça l’identité québécoise ? Foutaise ! », s’est insurgé Philippe Couillard au terme du caucus de ses députés, dénonçant une fois encore la charte des valeurs du Parti québécois. Philippe Couillard s’est dit d’accord avec « l’excellent texte » de Louis Audet, le président de COGECO, qui a déclaré devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain que la charte des valeurs serait nuisible pour l’économie du Québec parce qu’elle pourrait rebuter les immigrants, demandant au gouvernement québécois d’abandonner sa « stratégie d’exclusion xénophobe, le contraire de la société multiculturelle et ouverte que nous sommes ».

Division

S’il croit que le projet péquiste est inspiré par l’humiliation et la « peur des autres », le chef libéral n’a pas voulu taxer les « séparatistes », selon son expression, de xénophobes. « Cette dialectique, ce discours du PQ sont toujours basés sur ça : il faut qu’on fasse quelque chose parce qu’on est menacé », a-t-il dit. « Lorsque le PQ mise sur la division et la crainte pour décrire comment on va vivre ensemble, il ne fait pas confiance aux Québécois pour leur façon de gérer ça, et particulièrement à la jeunesse du Québec, a-t-il dit. Elle est très confiante, elle est ouverte sur le monde, elle ne craint pas la diversité. »

« L’identité d’une communauté, qui est diverse avec une majorité, ce n’est pas uniquement réservé à une partie de la population, a fait valoir le chef libéral. Quand vous avez un modèle d’identité auquel clairement, au minimum, un million de personnes ne se sentent pas invitées au Québec, ce n’est pas ça l’identité québécoise. »

Source : Le Devoir


Une histoire anodine. Une femme voilée dans un lieu public

(Québec) Une histoire anodine. Une femme voilée dans un lieu public. Pas d'incident ni de mots échangés. En fait, il n'y aurait pas d'histoire si ce n'était d'une photo et de quelques lignes dans un journal mensuel.

Le reportage est sobre et factuel. Il n'incite pas à la haine, au mépris ou à l'intolérance. À première vue, rien de dommageable.

Il en a pourtant résulté une poursuite de 150 000 $ contre le journal Les immigrants de la Capitale. La cause sera entendue le 5 juin.

Le problème vient de la photo. On y voit une femme en niqab avec un homme en t-shirt, coiffé d'une casquette, barbu. Son conjoint.

Sauf pour des proches, il semble impossible de reconnaître la femme et difficilement son conjoint. La Cour devra en décider.

La question fondamentale est cependant celle-ci : était-il d'intérêt public de montrer cette photo?

Dans le contexte de la charte, toute référence aux signes religieux et à l'expression d'intégrismes dans l'espace public semble pertinente.

Mais la frontière est parfois mince entre curiosité publique et intérêt public. On est ici à cette frontière, délicate, entre liberté de presse et protection de la vie privée.

La Cour suprême (Aubry c. Vice-Versa) a statué que le consentement est requis pour la publication d'une photo, sauf si celle-ci est en lien direct avec un événement public.

La scène du marché aux puces était-elle un événement public? Il y a ici place à débat.

Que le couple gagne sa cause ou pas, il n'obtiendra pas les 150 000 $ réclamés. Dans l'affaire Vice-Versa, les dommages ont été établis à 2000 $. Ça donne un ordre de grandeur.

Cette poursuite soulève aussi des enjeux sociaux et on sent ici un malaise.

L'avocat qui avait signé la poursuite s'est retiré pour des «raisons personnelles». Il a demandé à ne pas être nommé. Celui qui conseille le journal refuse aussi de s'identifier.

La communauté musulmane marche sur des oeufs. «Aucun commentaire. C'est une affaire entre un journal et un citoyen», se limite à dire le Centre culturel islamique de Québec.

Cette singulière histoire commence au Marché aux puces de Sainte-Foy le 10 juin 2012. Il est possible qu'elle ait commencé avant, mais pour les besoins du récit, on la fera partir de ce dimanche matin, de bonne heure.

La place du marché grouille de promeneurs. Le journaliste Mihai Claudiu Cristea, qui publie Les immigrants de la Capitale, y est aussi.

Il remarque la femme en niqab avec une poussette d'enfant.

De longs gants noirs et un voile qui ne laisse voir que ses yeux, «mis en évidence de façon très coquette par un contour de fard bleu ciel», note-t-il.

Le journaliste perçoit de la «consternation» et un «choc culturel» dans le public à la vue du niqab. Il en fait état dans son texte mais note qu'il n'y a pas eu d'incident. À distance, il prend une photo.

Lorsqu'il apprend par hasard le malaise causé par son reportage, le journaliste offre au couple de l'espace dans son journal. Les choses semblent s'arranger.

La poursuite atterrit six mois plus tard, en décembre 2012. Ahlem Hammedi et Saber Briki réclament des dommages pour perte de jouissance de la vie, atteinte à sa liberté de religion, à sa dignité et à sa réputation.

Mme Hammedi dit «avoir ressenti comme une grave atteinte à son honneur» et à celui de son mari, le passage voulant qu'elle ait été maquillée.

«Si une femme musulmane qui porte le niqab se maquille sous ce voile, elle est malhonnête et fausse», dit-elle.

«Notre cliente ne se maquille pas sous son niqab et elle n'est pas coquette», insiste l'avocat qui signe la procédure.

Ahlem Hammedi portait le niqab en Tunisie et a continué à le porter à son arrivée à Québec en 2011.

Par «conviction» et par choix personnel». C'est un «symbole de chasteté, de pudeur et surtout un signe de soumission à Dieu», a-t-elle expliqué.

Elle a fait ce choix «fièrement, librement et volontairement». Il ne lui a pas été imposé par son conjoint, précise la poursuite.

Le couple affirme avoir eu un «énorme déplaisir» à la vue de la photo, un «vif sentiment d'humiliation», de la «honte»et de «l'impuissance».

Dans une mise en demeure envoyée un mois après la publication, Mme Hammedi affirmait «ne plus se sentir à l'aise en marchant dans la rue car je crains qu'à tout moment, on pourrait me photographier sans que je le sache».

Six mois plus tard, elle n'osait toujours pas sortir, sauf pour aller au CLSC et chez le médecin. Même ses amis ne voulaient plus s'afficher à ses côtés.

Son épouse ne sortant plus, le conjoint a dû faire seul toutes les courses, ce qui affecte ses études, allègue la poursuite.

Je suis allé cogner à la porte du couple, dans une grande conciergerie près de l'Université Laval. Je n'ai pas eu de réponse ni de suivi à la note que j'ai glissée dans le cadre de porte.

J'avais plusieurs questions.

Mme Hammedi porte-t-elle encore le niqab?

La crainte d'être montrée du doigt dans la rue ne vient-elle pas davantage du niqab lui-même que d'une photo dans un petit journal?

Comment un étudiant et son épouse à la maison ont-ils pu payer plus de 13 000 $ de frais d'avocat pour la poursuite?

Pourquoi avoir changé d'idée après avoir accepté un arrangement?

Je lui aurais aussi demandé s'il y a eu des demandes ou des pressions dans la communauté musulmane pour lancer cette poursuite.

Je vous ai dit que l'histoire commence au Marché aux puces, mais qu'elle avait peut-être commencé avant.

Le journaliste Cristea le pense. Il voit dans cette poursuite une «vengeance» des «musulmans intégristes de Québec», pour ses écrits passés.

Dans son éditorial de janvier 2013, M. Cristea suggère que «le couple d'immigrants tunisiens a fini par prêter l'oreille aux chants de quelques "sirènes" [très minoritaires heureusement] de l'intégrisme islamique à Québec».

En mai 2007, le journal Les immigrants de la Capitale avait rapporté un entretien lors d'une journée portes ouvertes au Centre culturel islamique de Québec. Son interlocuteur exposait l'art de donner une «petite tape corrective» à son épouse. L'affaire avait fait remous.

En mai 2010, le journal avait rapporté les propos de l'imam égyptien Abdeladhim Ibn Badawy de passage à l'Université. Il était cette fois question de polygamie. Autre remous.

«Mes articles de juin dernier ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, c'est le moment de la vengeance», perçoit M.Cristea.

Arrivé au Québec en 2001, le journaliste confie avoir été ébranlé par la poursuite. Il a depuis prolongé un «congé sabbatique» qu'il passe avec sa famille à Timisoara, en Roumanie, son pays d'origine, d'où il continue de diriger son journal.

S'il perd son procès, il fermera ce journal et ne reviendra plus au Québec, explique-t-il dans un courriel au Soleil.

«Question de principe. On va rester en Roumanie. Ou on va s'installer en France, là où, comme vous savez, pour le port du niqab dans la rue, on reçoit des amendes, pas des «dommages» ahurissants au tribunal, comme l'espèrent nos poursuivants plus ou moins visibles de Québec».

Un comité de soutien au journal Les immigrants de la Capitale et à la liberté de presse a été formé en février 2013. Ce comité assure ne pas avoir «de caractère islamophobe» et croit que l'islam a, comme les autres religions, sa place dans la société.

Des détails à l'adresse : http://www.soutien.immigrantscapitale.qc.ca.

Djemila Benhabib Émission : Dutrizac

Djemila Benhabib
Émission : Dutrizac, 08/02/2012
http://www2.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=123671

mercredi 29 janvier 2014

L'amitié entre voisins triomphe au milieu des violences en République centrafricaine


Vue depuis Zongo sur Bangui, la capitale de la République centrafricaine, qui semble toute proche. Mais il est dangereux de s'y rendre par le fleuve.

ZONGO, République démocratique du Congo, 10 janvier (HCR) – Edgar* semble épuisé. Il vient tout juste d'arriver au Bureau de la Commission nationale pour les réfugiés, à Zongo au nord de la République démocratique du Congo. Il avait traversé le fleuve Oubangui quelques heures auparavant pour fuir les massacres dans son pays natal, la République centrafricaine.

Il est arrivé avec sa femme, leurs deux enfants, une sœur et une nièce. Ils ont tous perdu des proches dans les violences sectaires de l'autre côté du fleuve. Edgar a perdu ses parents et le mari de sa sœur Annie* a été tué. Mais ce commerçant chrétien âgé de 28 ans explique qu'il n'aurait jamais réussi à fuir sans l'aide de son voisin musulman.

D'autres Centrafricains témoignent d'histoires similaires. Ils ont été aidés par des personnes qui résistent aux efforts de certains pour attiser l'extrémisme religieux dans leur propre pays. La violence sectaire n'avait auparavant jamais été un problème majeur au fil des divers troubles et des vagues d'instabilité ayant balayé la République centrafricaine depuis son indépendance en 1960.

Les récents problèmes survenant dans ce pays enclavé ont commencé il y un an quand les rebelles séléka ont pris les armes contre le gouvernement du Président François Bozizé avant d'investir Bangui, la capitale, en mars 2013.

Avant et après cette victoire en 2013, Edgar vivait en paix avec ses voisins majoritairement musulmans dans un quartier situé non loin du marché Kina au sein du troisième arrondissement de Bangui. Toutefois, après la reprise des combats en décembre, les combattants musulmans séléka et les milices chrétiennes anti-balaka ont commencé à prendre les civils pour cible en invoquant des motifs religieux.

C'était vraiment surprenant, raconte Edgar, qui venait de rentrer d'un voyage d'affaires à Douala, la capitale économique du Cameroun voisin, à la veille des combats. « Jeudi matin [5 décembre], je pensais aller au marché et des anti-balaka sont arrivés à pied depuis l'est et le nord du pays. Ils ont commencé à tuer des gens en ciblant les musulmans », explique-t-il.

Selon lui, les sélékas ont répliqué en tuant des civils au hasard. « Ils ont tué avec des armes et des couteaux. . . Ils ont tué tous les Centrafricains qu'ils voyaient. Que vous soyez jeune ou vieux, ils vous tuent », déclare Edgar.

Edgar explique avoir eu de la chance car un ami musulman l'a caché dans sa maison. « Il m'a aidé et je me suis caché chez lui. Il m'a couvert. Il m'a aidé à sortir du quartier. Il m'a donné des chaussures et des vêtements comme ceux que portent les musulmans et il disait aux Sélékas que j'étais son frère », explique-t-il. Il ajoute que, dans son quartier chrétien, il a commencé à rechercher sa femme, son petit garçon de trois ans et sa fille âgée de 13 ans qui se trouvaient dans sa maison avec ses parents au début des violences.

Comme la femme d'Edgar, Lucie*, a expliqué que des membres des sélékas était également venue chez elle. « J'ai fui, mais les parents de mon mari sont restés à la maison. Une amie m'a aidée. Je me cachais chez elle. Elle m'a aidée et m'a accompagnée chez CARITAS », indique-t-elle.

« Là où j'habite, les femmes ne peuvent désormais plus sortir dans la rue sans porter le voile. Les hommes, eux, ne peuvent pas sortir sans porter le boubou [large robe] des musulmans. Mon amie m'a donné un voile et m'a aidée à sortir du quartier », ajoute Lucie. Elle a découvert que son mari était encore en vie car, chez CARITAS, elle a pu utiliser un téléphone mobile pour l'appeler. Mais ses parents ont été tués tous les deux et leur maison a été incendiée.

Malgré les appels conjoints des chefs religieux chrétiens et musulmans en République centrafricaine pour faire cesser les violences entre les religions, les meurtres sectaires ont continué. Des civils apeurés ont risqué leur vie pour fuir vers des pays voisins, notamment en RDC.

Une fois réunis, Edgar et Lucie ont également traversé le fleuve Oubangui vers Zongo, avec Annie* dont le mari et le frère ont été tués alors qu'ils tentaient de fuir. Annie a reçu l'aide d'un ami musulman pour fuir avec son bébé.

Trouver un endroit pour traverser était difficile car des hommes armés patrouillaient sur les rives centrafricaines. « Nous avons passé la nuit dans une maison abandonnée au milieu de la forêt. Après la fin du couvre-feu à 6 heures, nous avons trouvé un pêcheur. J'ai négocié avec lui et il nous a aidés à traverser. Nous avons ensuite marché 10 à 12 kilomètres pour arriver jusqu'ici », a dit Edgar. « J'ai tout perdu. »

Edgar et sa sœur regrettent que des combats aient lieu entre les chrétiens et les musulmans. « Nous n'avons jamais eu aucun problème entre musulmans et chrétiens. Nous sommes amis. Ils nous ont aidés en nous cachant », indique Annie, en déplorant que son pays à feu et à sang soit aux mains des combattants armés.

La République démocratique du Congo accueille plus de 56 000 réfugiés centrafricains. Environ 24 000 d'entre eux, y compris Edgar et sa famille, sont hébergés dans quatre camps de réfugiés. Les autres sont accueillis dans des familles de la communauté locale. « Nous sommes très inquiets de cette situation. Toutefois nous espérons que l'afflux vers Zongo ou d'autres villes facilitera la reprise, cette semaine, des distributions d'aide à l'Aéroport international de Bangui, grâce au renforcement des mesures de sécurité », a déclaré Stefano Severe, Représentant régional du HCR.

*Noms fictifs pour des raisons de protection

Par Céline Schmitt à Zongo, République démocratique du Congo