samedi 9 avril 2016

Photographie : femmes iraniennes contre le port du voile en 1979



L’histoire que l’on oublie facilement, il était un temps où les femmes étaient libres…..il est un temps où les femmes sont  soumises et esclaves des idéologies des hommes.

Lorraine
 

http://fr.euronews.com/2015/09/24/photographie-femmes-iraniennes-contre-le-port-du-voile-en-1979/
L’expo photo s’intitule “Witness 1979” et nous plonge dans une révolution iranienne. Non pas celle qui provoqua la chute du régime du chah Mohamed Reza Palavi en septembre 79, mais celle qui, le 7 mai, imposa aux femmes le port du voile ou du tchador.
Au lendemain de cette loi, des dizaines de milliers d’entre elles battent le pavé à Téhéran.

Alors âgée de 27 ans, la photographe Hengameh Golestan a immortalisé cette mobilisation, et présente aujourd’hui au Showroom Gallery de Londres ces clichés de femmes au poing levé.“Personne ne prêtait vraiment attention à ces manifestations, se souvient-elle. Même les journaux de l‘époque ne publiaient pas d’articles sur ces événements. Je me suis dit que c‘était un bon moment pour exposer ces photos. Quand je les regarde, je vois une représentation complètement différente des femmes iraniennes. Ce que je veux dire, c’est que maintenant, ça devient quelque chose d’historique.”

Les droits des femmes comme indicateur de la politique iranienne… Cette exposition offre ainsi l’opportunité de remonter le fil de l’histoire politique de ces dernières décennies en Iran.

En 1936, tenté par la politique “moderniste” du premier président turc, Ataturk, Reza Chah Pahlavi, interdit le port du foulard.

Dans les années 70, le port du voile se diffuse à nouveau, se généralisant avec l’avènement de la République islamique. Mais les droits des femmes évoluent dans le même temps et notamment le droit à l‘éducation.

“Les photos de Hemgameh Golestan attirent un public divers, des personnes s’intéressant à la photographie, à l’histoire contemporaine de l’Iran, mais aussi des militantes des droits des femmes, étant donné qu’une telle exposition ne serait pas possible en Iran”, commente Ali Kheradpir; correspondant d’Euronews à Londres.

Gamal Abdel Nasser -Président d'Égypte de 1952 à 1970-
parle de son entretien avec les frères musulmans sur la question du voile.

jeudi 7 avril 2016

J'ai du mal avec le voile et je n'ai pas honte de le dire. Ce n'est pas "raciste"


http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1503428-j-ai-du-mal-avec-le-voile-et-je-n-ai-pas-honte-de-le-dire-ce-n-est-pas-raciste.html

Par Marguerite Stern
Citoyenne militante
LE PLUS. En comparant les femmes voilées aux "nègres favorables à l'esclavage", Laurence Rossignol a réveillé le débat autour du port du voile. Est-il l'expression d'une liberté ou l'image d'une discrimination ? Marguerite Stern, militante féministe, a tranché : pour elle, le voile pose problème et elle l'affirme sans détour.

J'ai du mal avec le voile. Oui j'ai du mal avec le voile et je n'ai pas honte de le dire. Et je ne crois pas que cela fasse de moi une idiote xénophobe. Quant aux potentielles accusations d'islamophobie, je ne les comprends pas très bien non plus, ce terme me semble plus être un mot valise bien pratique puisqu'on ne sait pas vraiment ce qu'il désigne.

Du voile des bonnes sœurs à celui de certaines femmes juives en passant par le sari indien et le voile islamique, aussi coloré puisse-t-il être... J'ai du mal avec le voile.

Ce n’est pas raciste d’être contre le voile
Et j'en ai ras-le-bol d'être systématiquement taxée de raciste à chaque fois que je m'autorise à affirmer ce point de vue. Comme si religion et couleur de peau étaient toujours liées. Ne vous en déplaise, il y a des femmes blanches musulmanes, et des femmes noires et arabes athées, juives, catholiques ou polythéistes. La critique d'un dogme religieux ne va pas nécessairement de pair avec une pensée raciste. Ne faisons pas d'amalgames comme vous dites.

Sachez qu'il est possible, et pas du tout antithétique d'être favorable à l'ouverture totale des frontières par exemple, et de se permettre de critiquer le port du voile en même temps. Tout comme on peut vouloir de tout cœur que la France soit multicolore et affirmer par ailleurs que Mahomet était polygame. On peut penser que le métissage est l'une des plus belles choses au monde et affirmer que le Coran n'est qu'un ramassis d'insultes sexistes, homophobes et antisémites.

C'est mon cas. Et je suis très énervée qu'on ne puisse pas le comprendre car les choses ne sont pas toujours binaires.

On naît noir ou arabe mais on devient musulman. La couleur de peau fait partie de ce qu'on appelle l'innée, mais la religion est plutôt quelque chose que l'on acquiert avec le temps, comme la culture. Voilà pourquoi il est acceptable de la critiquer.

C'est "l'esprit Charlie" que j'invoque ici.






Dessin de Charb

J’ai eu l’impression qu’on niait mon existence
Je ne fais certes pas partie de la communauté musulmane, et je n'en serai jamais. Mais le voile, j'ai eu l'occasion de le porter alors je peux vous en parler, un peu.

C'était quand je me suis retrouvée emprisonnée en Tunisie pour avoir mené une action Femen avec deux autres activistes. À l'occasion de chaque procès, juste avant de nous présenter devant le juge, des policiers nous recouvraient de la tête aux pieds d'un "safsari" ("vêtement" traditionnel tunisien) alors que nous étions menottées.

Par ce geste, j'ai eu l'impression qu'on niait mon existence. Qu'on me réduisait à une sorte d'objet vivant. Que je perdais tout ce qui me rendait unique puisque de dos ou de profil, plus rien ne pouvait me distinguer des deux autres accusées. C'était comme si ce voile venait se mettre entre le monde et moi. Comme si on m'excluait violemment de l'humanité.

Je vous rassure tout de suite : j'accepte très bien la présence de musulmans en France, tout comme j'accepte la présence des catholiques dont les dogmes religieux m'exaspèrent tout autant mais j’estime avoir le droit de m'exprimer contre un dogme, et aujourd'hui plus spécifiquement contre un "vêtement" que je juge discriminatoire à l'encontre des femmes.

Et ça n'est pas parce que je suis née en France d'une mère française et d'un père portugais que je n'ai pas la légitimité de m'exprimer là-dessus. De la même façon, j'estime avoir le droit de m'exprimer sur les droits des homosexuels, même si je ne pas homosexuelle. C'est le sens et l'importance du débat public qui est en jeu ici.

Le voile suggère que l’homme et la femme ne sont pas égaux
On disait donc que j'ai du mal avec le voile. J'ai du mal avec ça parce que j'ai du mal avec tout ce qui suggère que femmes et hommes ne sont pas égaux. Or, c'est exactement ce que le voile suggère. Si une certaine tradition qui se veut islamique prétend qu'il faut couvrir les femmes, alors pourquoi pas les hommes ?

Je pose la question, mais en fait je sais très bien pourquoi : il paraîtrait que nous les femmes, nous sommes terriblement attirantes. Attirantes au point que le moindre centimètre carré de peau laissé à l'air libre pourrait déclencher une sorte de désir animal irrépressible de la gente masculine. Comme si ces messieurs n'étaient pas capables de contrôler leurs pulsions sexuelles.

Alors oui, les femmes sont belles. Les femmes sont désirables, elles ont des formes, elles sont magiques. Mais être belle et magique n'est pas une raison suffisante pour être privée à vie de sentir le vent dans ses cheveux. Et au passage : moi aussi j'en ai des pulsions sexuelles, mais je suis capable de les contrôler et j'arrive très bien à mener une vie normale sans que l'objet de mes désirs ne soit recouvert de la tête au pied.

Et si on changeait le regard des hommes ?

Venons-en à la signification profonde du voile. Si certaines femmes le portent, c'est soi-disant pour préserver leurs corps pour Dieu. Mais elles peuvent l'enlever devant leurs maris, leurs pères, leurs frères et leurs fils, ou devant d'autres femmes. Il s'agit donc bien de se préserver du regard masculin avant tout.

On en revient à la même chose : les femmes sont désirables. Mais elles le sont parce que nos sociétés patriarcales en ont décidé ainsi. Parce qu'une fois qu'on les désigne comme telles, il est alors bien plus facile de les mettre à part, en prétextant qu'on veut les protéger.

Et si le problème était du côté des hommes ? Si ça n'était pas l'apparence des femmes qu'il fallait changer mais plutôt le regard des hommes ? Car le voile ne résout aucun problème, au contraire, en cachant la chevelure des femmes, il ne fait que perpétuer cette idée patriarcale qui voudrait que les corps des femmes soient infiniment plus sexués que ceux des hommes. Car cacher quelque chose, c'est le désigner comme intime, honteux, obscène ou sexuel.

Or, pourquoi les cheveux des femmes le seraient plus que ceux des hommes ?
Une façon de perpétuer le patriarcat

Alors pour toutes ces raisons, voir des femmes voilées dans la rue, ça me touche. Je sais bien que la majorité d'entre elles le choisissent. Quoique je me demande si l'on peut réellement parler de choix quand on évolue dans un cadre religieux qui vous rappelle en permanence qu'en tant que femme, vous vaudrez toujours moins qu'un homme.

Ça me touche parce que quand une femme se voile alors qu'elle a la possibilité de ne pas le faire, elle choisit de perpétuer le patriarcat au lieu de se révolter contre cette oppression millénaire. Ça me touche parce que le port du voile participe à donner une certaine image non pas des femmes musulmanes, mais des femmes en règle générale.

Le système patriarcal use de différents stratagèmes pour contraindre les corps des femmes, mais partout sa fin est la même : réduire les femmes au rang d'objets sexuels.

Si l'on veut obtenir une réelle égalité femmes-hommes, c'est toutes ces formes de soumission qu'il faut combattre en même temps parce qu'elles s'auto-alimentent. Les corps des femmes doivent cesser d'être des champs de bataille, que ces batailles soient d'ordre religieux, économique ou culturel.

Ne pas accepter la soumission
Loin de moi la volonté d'être condescendante envers les femmes voilées. Parce qu'elles sont femmes avant d'être musulmanes, je les reconnais comme mes sœurs. J'ai la volonté d'être claire et honnête, mais pas agressive. Je ne crois pas valoir mieux qu'elles.

Des oppressions, j'en subis aussi, j'en accepte peut-être même certaines sans m'en rendre compte. Et si c'était le cas j'aimerais mieux qu'on me le dise plutôt que de considérer que je ne suis pas capable de comprendre.

Alors oui, quand on estime être oppressé, en général on essaye de se défendre. Mais parfois, la soumission, on l'accepte et on l'aime. Cela s'apparente au syndrome de Stockholm et ça n'est pas mon invention.

Love, peace and equality.

lundi 4 avril 2016

Nuit Debout : "Le mouvement est en voie d’extension"

source: nouvel observateur

Avec l'application Périscope, les militants de "Nuit debout" ont trouvé un formidable écho sur internet. (Bertrand Combaldieu/AP/SIPA)
Avec le mouvement "Nuit Debout", les Indignés sont-ils de retour en France ? Il est encore trop tôt pour l'affirmer, analyse le chercheur en sciences politiques Gaël Brustier. Interview.
Edouard LamortPublié le 04 avril 2016 à 18h28"Nuit Debout" aura-t-il la même portée que les Indignés espagnols de la Puerta Del Sol en 2011 ? Gaël Brustier est membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès et chercheur en sciences politiques au Cevipol (Université libre de Bruxelles). Il était place de la République samedi et dimanche soir, et analyse pour "l'Obs" la naissance de ce mouvement de citoyens.

Le mouvement "Nuit Debout" constitue-t-il une nouvelle forme des Indignés "à la française" ?
- On peut le dire, oui. Cependant, il ne faut pas essayer de calquer à l’identique ces deux phénomènes. La France dispose de sa propre culture politique et a un fonctionnement qui lui est propre. Il faut garder à l'esprit que les situations de ces deux pays sont différentes. Et beaucoup de choses ont changé depuis 2011. De plus, la société française n’a pas subi ce que la société espagnole a enduré au cours de son histoire contemporaine : l'époque franquiste, la crise économique de 2008 qui a touché le pays de plein fouet et enfin la corruption du Parti populaire (PP).

Il faut rester prudent avec les comparaisons hâtives, mais il est vrai que le mouvement des Indignés ibériques reste présent dans beaucoup d'esprits place de la République.
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Pensez-vous que ce mouvement peut prendre de l'ampleur et durer dans le temps ?
- C'est une possibilité. Son originalité est réelle. Il correspond à une volonté constante de citoyens, souvent très jeunes, qui souhaitent s'investir dans le débat public d'une autre façon. Ceux qui manifestent place de la République sont extrêmement jeunes. La moyenne d'âge doit osciller autour des 25 ans. Pour durer, le mouvement va devoir passer à une phase plus globale. Pour cela, il doit universaliser son discours. Il faut trouver un point de convergence qui puisse permettre de dépasser la simple rhétorique sociologique militante.

Une des pistes à continuer d'exploiter est celle de la communication. Le suivi du mouvement par 80.000 personnes sur l'application Périscope a constitué une bonne vitrine pour leur démarche. Les membres de "Nuit Debout" ont misé sur leurs propres médias. Exactement comme les Indignés espagnols avant eux. Ces militants font preuve d'une utilisation des technologies 2.0 et des médias offlines très poussée. Le mouvement est de ce point de vue intelligemment mené.

Quels sont les fondements de cette protestation ?

- Le mouvement est né à la suite du succès des manifestations contre la loi Travail. Ces dernières ont traduit la colère de la jeunesse contre la précarité qui se développe et le déclassement social qui devient une réalité. On observe une explosion des inégalités dans différentes sociétés européennes. Ce n'est donc pas étonnant que de jeunes citoyens se mobilisent.

Le mouvement a ensuite mué en un discours de contestation plus général. Le retrait de la loi El Khomri n'est pas l'unique but des participants de "Nuit Debout". Il prend aujourd'hui une dimension plus vaste, plus générale, qui souhaite porter au plus haut une autre idée de la démocratie, même si pour l'instant cela ne dépasse pas le stade du discours.

Est-ce le début de l’émergence d’un mouvement participatif sur le modèle de Podemos en Espagne ?
Il est trop tôt pour l'affirmer. Il ne faut pas oublier que "Nuit Debout" n'existe que depuis une centaine d'heures. Personne ne sait si "Nuit Debout" va tenir. C’est possible mais on ne peut rien assurer. Toutefois, il existe certains signes positifs indéniables pour qu'un point de contestation durable puisse voir le jour. Parler d'envergure politique est également prématuré. Les membres du mouvement doivent d’abord fonctionner correctement entre eux. D’un point de vue technique, ils sont d'ailleurs bien organisés.

Ils ont également évité avec intelligence l’écueil de la médiatisation en ne nommant pas de porte-parole charismatique ni d'intermédiaire pour dialoguer avec les médias. Il n'y a pas de leader car ce n'est pas un mouvement politique. Il exprime une contestation sociale.

"Salaire à vie", "embauche de tous les chômeurs", "destruction globale du système capitaliste"... Les revendications du mouvement "Nuit Debout" ne sont-elles pas utopistes ?
- Elles le sont certainement mais depuis quand est-ce interdit ? L'utopie fait partie de la démocratie. Ce n’est pas illogique. Cette contestation essaie de dépasser sa sociologie initiale. On observe une capacité à se faire entendre par d’autres catégories sociales comme les employés précaires ou les ouvriers ruraux. Avec ses revendications, "Nuit Debout" reçoit de la sympathie. D'une certaine manière, le mouvement est déjà une réussite. Il a permis de casser certaines "évidences" en imposant certains sujets dans le débat public.

S'agit-il d'une initiative purement parisienne, déconnectée du reste du pays ?

- Non, une carte le montre d'ailleurs. Le mouvement a touché d'autres villes comme Strasbourg - où se tiendra demain une grande assemblée générale - ou encore Rennes. Il se développe dans les grandes villes françaises. La question demeure cependant entière pour les villes plus petites. Un mouvement avec qui ? Sous quelle forme ? La question est posée.

Il y a un frémissement mais il est encore très faible. Pour l’instant, "Nuit Debout" est en voie d’extension. De plus, il ne faut pas oublier la complexité d'une telle effervescence. C'est une activité extrêmement chronophage. Beaucoup de manifestants ont un travail. Il faut donc se relayer et cela demande une main-d'œuvre conséquente. La fin de cette semaine sera un bon test pour savoir si le mouvement a un avenir.

A un peu plus d’un an de l'élection présidentielle, "Nuit Debout" peut-il avoir de sérieuses conséquences politiques ?
- Oui, totalement. Le but d’un mouvement de ce type est d’imposer les évidences, les problèmes d’une génération qui ne sont pas dans le débat public. Il y a déjà des changements. Il suffit de voir comment on parlait de la jeunesse avant "Nuit Debout" et aujourd'hui. Il peut y avoir des évolutions.

Propos recueillis par Edouard Lamort, le 4 avril 2016

Des hôtesses d’Air France refusent de se voiler lors des escales en Iran



J’aurais bien aimé publier le commentaire d’un ami qui m’a fait bien rire face à cette polémique, mais finalement je le trouvais un ptit peu trop politiquement  NO correct.
Ce qu’il disait en gros…
Non vraiment c’est pas disable, je pourrais me faire arrêter pour indécence intellectuelle
Lorraine
 

source:Le Monde
 Plusieurs hôtesses d’Air France refusent d’avoir à porter le voile en atterrissant à Téhéran, capitale de l’Iran vers laquelle la reprise des vols depuis Paris est programmée pour la mi-avril, a annoncé samedi 2 avril le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC).

En vue de la réouverture de la liaison Paris-Téhéran, la direction d’Air France a diffusé une note interne obligeant le personnel navigant féminin à « porter un pantalon durant le vol, une veste ample et un foulard recouvrant les cheveux à la sortie de l’avion », a expliqué Christophe Pillet, élu du SNPNC au comité central d’entreprise, confirmant une information du site Francetvinfo.
« Atteinte à la liberté de conscience »

« Tous les jours, nous avons des appels d’hôtesses de l’air inquiètes, qui nous disent qu’elles ne veulent pas porter le foulard », a affirmé ce responsable syndical. Lors d’une réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, vendredi, il a demandé à la direction, conjointement avec l’UNSA, de « mettre en place un volontariat » afin de ne « pas porter atteinte à la liberté de conscience » de certaines hôtesses.

« Mais la direction campe sur ses positions, alors que ça fait des mois qu’on l’alerte là-dessus. Elle parle de sanctions pour celles qui refuseront », a regretté M. Pillet. Selon lui, Air France « a le temps de recenser les personnels volontaires, qui pourraient suffire à assurer la liaison ».
Air France invoque la loi

De son côté, Air France a expliqué que ses équipages étaient « tenus, comme tous les visiteurs étrangers, de respecter les lois des pays dans lesquels ils se rendent ».

« La loi iranienne impose le port d’un voile couvrant les cheveux, dans les lieux publics, à toutes les femmes présentes sur son territoire. Cette obligation, qui ne s’applique donc pas durant le vol, est respectée par toutes les compagnies aériennes internationales desservant la République d’Iran. »

La compagnie fait valoir que l’obligation du port d’un foulard dans certaines escales « n’est pas nouvelle », puisqu’elle fut appliquée par le passé notamment en Arabie saoudite, et à l’époque où Air France desservait Téhéran.

Air France a annoncé en décembre la réouverture à partir du 17 avril de la liaison Paris-Téhéran, suspendue en 2008 à la suite de sanctions internationales contre la République islamique, à raison de trois vols hebdomadaires.

La Femme, la mode islamique et la loi du commerce

http://carnetsdesperances.fr/2016/04/04/femme-mode-islamique-loi-commerce/
L’actualité est encore encombrée par une polémique à connotation religieuse dont on se serait bien passé. Mais elle soulève des questions importantes, alors parlons-en.

Je suis évidemment d’accord avec Elisabeth Badinter quand elle appelle au boycott des marques qui proposent aux femmes des vêtements dits « islamiques ». Cette prétendue « mode islamique » est la triste conséquence de la rencontre entre la loi du profit, et l’extension jamais interrompue du communautarisme dans notre société.

L’appât du gain amène aujourd’hui les marques à faire l’apologie de ces vêtements qui enferment les femmes dans un statut d’être inférieur, devant cacher leurs formes face à la concupiscence des mâles : quelle image des hommes mais surtout quelle spectaculaire rétrogradation pour les femmes dans notre société, quelle regrettable atteinte à leur liberté !

Mais cette irruption de la mode islamique dans le débat public n’est guère étonnante. Elle suit en effet un mouvement général d’abdication devant les revendications communautaristes et de montée en puissance d’idéologies mortifères, allant totalement à rebours de notre mode de vie, de l’émancipation féminine et plus largement de ces libertés individuelles que nous chérissons en France.

La classe politique porte une responsabilité importante dans cette montée de l’intolérance, dans ces évolutions réactionnaires. Des dizaines d’années de silence, de renoncement, d’acceptation tacite devant l’affirmation de revendications pourtant inadmissibles et rejetées par la grande majorité des Français, expliquent ce que nous subissons aujourd’hui. L’histoire s’est accélérée ces dernières années, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, communautariste devant l’éternel, chantre de la discrimination positive et immigrationniste forcené, puis sous celle de François Hollande. La loi El Khomri, qui organise aujourd’hui la précarisation des salariés les plus fragiles, au premier rang desquels les femmes, inscrit aussi comme règle la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, livrant ainsi nombre de chefs d’entreprise au désarroi et à l’impuissance face à d’insupportables revendications communautaristes, alors qu’il faudrait les soutenir pour y répondre avec fermeté !

On voit bien là la patte de Manuel Valls, toujours prompt à invoquer la République dans ses discours, jamais disposé en réalité, si l’on y regarde bien, à la défendre dans les faits. Au contraire, après Nicolas Sarkozy, Manuel Valls détruit l’ordre républicain, en s’attaquant à ce pilier essentiel qu’est la laïcité. C’est lui d’ailleurs qui avait empêché qu’on interdise le voile à l’université.

Il y a là tant de lâcheté politique chez ce monsieur… Alors, quand je vois ce même Manuel Valls encenser sur Twitter les positions d’Elisabeth Badinter, je me dis que l’hypocrisie n’a guère de limites !

Puisque nous parlons des droits des femmes, un mot sur la polémique concernant les hôtesses d’Air France sur la ligne Paris-Téhéran. Que l’on respecte les coutumes iraniennes sur le sol iranien, certes. Mais de grâce, que l’on n’impose cela à personne ! Aucune salariée d’Air France ne devrait être contrainte de porter le voile une seconde. Alors je rejoins cette position de bon sens : il faut respecter le principe du volontariat sur cette ligne aérienne.

Accessoirement, si chacun admet la règle « A Rome, fais comme les romains », on s’étonne que certains admettent les burqas portées chez nous par les riches clientes du Moyen-Orient.

J’aimerais tellement qu’on puisse dans notre pays aujourd’hui parler d’autre chose, et mener d’autres combats. Sur la question du droit des femmes ou de la lutte contre le communautarisme, nous menons des combats de défense de nos valeurs, de notre liberté, de notre mode de vie. Plus exactement, nous sommes quelques voix à nous élever pour organiser la résistance, tant bien que mal.

Alors, s’il nous faut bien sûr réparer les fautes de ceux qui ont contribué à défaire la laïcité, à faire le lit des revendications communautaristes, je ne me résoudrai pas à ce discours défensif. Et j’ai bien l’intention de proposer à notre jeunesse autre chose que la lutte contre ces régressions moyenâgeuses dans lesquelles on cherche à emmener la France.

Je veux lui parler d’avenir, lui offrir des perspectives, la remettre dans un esprit positif de conquête !

dimanche 3 avril 2016

#NuitDebout : « Nous étions endormis et nous nous réveillons »



Enfin!!! Le peuple français se réveillent de leur hibernation.
Un peu d’espoir à venir…..« Nous étions endormis et nous nous réveillons »
Tellement heureux » que ça frémisse…Mais voilà que l'hibernation se termine, qu'on se retrouve enfin dans la rue avec des gens qu'on ne connaît pas mais avec qui on peut parler des sujets essentiels. »
Comme je suis contente et heureuse
Lorraine
  
http://fr.sott.net/article/28002-NuitDebout-Nous-etions-endormis-et-nous-nous-reveillons

Est-ce l'amorce d'un mouvement qu'ils rêveraient « lame de fond » ou peut-être « déferlante » ? Est-ce l'annonce d'un « sursaut citoyen » qui mettrait dans la rue des Français de toutes conditions avides de protester et débattre, en criant leur défiance abyssale envers leurs élus et envers un système ? Est-ce le prélude d'un processus dit « révolutionnaire » ?

Le mot ne fait pas peur au millier de jeunes gens réunis place de la République dans la nuit du 1er avril. Au contraire, il les exalte, les renforce, les unit. Il marque leur ambition, un horizon bien plus large que la simple abrogation de la fameuse « loi travail » et qui a le mérite de les associer pêle-mêle au printemps arabe, au mouvement « Occupy Wall Street », et aux « indignés » de toute sorte, particulièrement ceux d'Espagne à l'origine de Podemos.

Quelle jubilation quand ils prononcent ce mot ! « Oui oui, insiste un jeune professeur de mathématiques en se frottant les mains pour tenter de se réchauffer : c'est bien un souffle révolutionnaire qui nous porte. Et c'est bien d'une révolution dont nous rêvons, tous aussi différents que nous sommes sur cette place de la République. » Un portique en carton lance le ton : « Que nul n'entre ici s'il n'est révolté ».

La convergence des luttes
Mais la révolution ne s'improvise pas en un jour. Et dans sa volonté de bien faire, d'occuper la place la plus longtemps possible en se montrant à la fois pacifiste, non directif et non sectaire, respectueux des idées de tous, le collectif « Nuit debout » peine à fixer un axe à la discussion ouverte sur un coin de la grande place. Quel foutoir ! Quel charivari ! Les interlocuteurs se succèdent, les sujets s'entrechoquent, illustrant la difficulté de cette « convergence des luttes » voulue par un petit groupe d'intermittents, de syndicalistes, de personnes engagées dans diverses associations.

On s'avance dans la nuit en parlant d'autogestion et « d'activités dissidentes », de préoccupations féministes et de soucis écologistes ; de confiscation de la parole par « des médias capitalistes » et des journalistes « complices du système » ; on condamne « la stigmatisation des femmes voilées et l'islamophobie ambiante » ; on dénonce un Etat policier, des idées « néo-colonialistes » et une classe politique « déconnectée, corrompue et lâche » ; on fustige un gouvernement « qu'il faut à tout prix empêcher de gouverner car il ne limite pas les ressources des plus riches, appauvrit les plus pauvres et n'assure pas du travail à ceux qui n'en ont pas ».

« Renouer avec les cahiers de doléances »
Surtout, on s'accorde à reconnaître « qu'il ne faut pas compter sur les élections pour changer la politique ». Elections pièges à cons. Suffit de regarder la Grèce et la « trahison » de son premier ministre Tsipras qui, sitôt élu ou réélu, a fait le contraire de ce qu'attendait son électorat. « Aucune illusion sur le poids des urnes ! La démocratie a été confisquée par une caste de pourris ! » D'ailleurs, a-t-on vraiment besoin de l'Etat ? Des Etats ?
Tout est à réinventer, clament tour à tour une multitude de jeunes gens. A condition de consulter tout le monde, de ne pas faire peur au peuple, d'aller à sa rencontre, dans les quartiers et à la sortie des métros, « comme les Témoins de Jéhovah ». Au fond, dit un jeune barbu très ému, il faudrait « renouer avec les cahiers de doléances, comme à la Révolution ». L'idée est approuvée, votée à main levée.

Car on vote beaucoup lors de cette assemblée générale. On vote sur le principe de voter puis sur la nécessité de 80 % d'approbation pour qu'une décision passe. On vote sur le temps de parole des intervenants, sur la longueur de l'assemblée, sur le travail des commissions, sur le planning... On vote sur tout, en fait. Et si la sono est défaillante, on répète, on hausse la voix, on se veut exemplaire. Il n'y a pas de leader, malheur à qui voudrait jouer les héros.

« Nous étions endormis et nous nous réveillons »
Vers minuit, l'AG, joyeusement, se disperse. Les cigarettes et la bière circulent. Les CRS se tiennent à distance. Quelle victoire s'ils renonçaient cette nuit à disperser les irréductibles qui jurent vouloir rester sur la place au moins jusqu'à dimanche soir. Par quatre ou cinq, des petits groupes se forment, discutent, s'épaulent. Tiens, en voici un - une étudiante de 21 ans, trois garçons de 23, 24 et 30 ans − qui semble passionné.

« Soulagé » que les discussions s'amorcent. « Tellement heureux » que ça frémisse. « Vous savez quoi ? s'exclame Thibaud Massiani qui travaille dans un magasin d'alimentation bio. Depuis les attentats de novembre, les gens ont dû se terrer, confrontés à l'état d'urgence et à une violence policière effrayante. Depuis des mois on doit supporter des discours belliqueux qui ne nous plaisent pas, car ce sont leurs guerres, et ce sont nos morts, les victimes du 13 novembre. Mais voilà que l'hibernation se termine, qu'on se retrouve enfin dans la rue avec des gens qu'on ne connaît pas mais avec qui on peut parler des sujets essentiels. »

Le terrorisme ? Mais non voyons, quelle idée ! « L'emploi, le logement, la santé, l'éducation, les libertés démocratiques... Le gouvernement a exploité jusqu'à la corde le thème du terrorisme ! Trop pratique pour nous museler et faire oublier le reste ! » Ses compagnons approuvent. La jeunesse, insistent-ils, n'en peut plus de cette chape de plomb, des coups de menton autoritaires et des discours paternalistes qui la déconsidèrent. « Le risque que l'un d'entre nous soit victime du terrorisme est infime, dit Ulysse Elise, étudiant en physique. En revanche, qu'il soit confronté au chômage et à la pauvreté est une certitude. » Ces « 31, 32, 33 mars » se veulent bel et bien le début du sursaut. « Nous étions endormis et nous nous réveillons. »

La place de la République a été évacuée par la police samedi au petit matin. Mais déjà les appels à se réunir de nouveau fleurissent sur les réseaux sociaux.