mercredi 15 janvier 2014

Le procès de la charte aux Coulisses du pouvoir


La mission de la chaîne fédérale
Claude G. Charron
Dans un de ses récents textes, Richard Le Hir nous rappelle qu’en vertu de sa loi constitutive, la Société Radio-Canada a l’obligation de promouvoir l’unité canadienne, « et par conséquent le multiculturalisme qui est inscrit dans la Constitution en tant que valeur garante de cette unité ». On comprend dès lors, ajoute-t-il, que « l’information y émanant risque d’être fortement colorée par cette obligation à un moment où un gouvernement provincial remet en question cette valeur. »
Un simple visionnement de l’émission Les coulisses du pouvoir du 15 décembre dernier donne raison à Le Hir tant on y fait un procès sans appel de la charte des valeurs du gouvernement Marois.
(http://www.radio-canada.ca/emission...)
Totale unanimité contre la charte
On s’attendait à ce que les trois chroniqueurs de l’émission s’accordent sur le fait qu’en 2013, le scandale du Sénat aie été l’évènement marquant au Canada. Et qu’au Québec, la charte le soit tout autant. On pouvait également prédire qu’Alec Castonguay, Chantal Hébert et Michel C. Auger allaient tous trois prévoir une importante décote des conservateurs en 2014.
Mais comment comprendre qu’à propos de la charte, nos trois « sages » allaient s’entendre comme larrons en foire ? Celle-ci divisant les Québécois, n’aurait-il pas fallu que pour cette émission spéciale de fin d’année, aux trois commentateurs réguliers, on en ajoute un autre moins hostile à la charte ? Hélas ! Unité canadienne oblige !
Bref survol du procès de la charte
Alec Castonguay a été le premier à monter au prétoire. Il entonne tout de go un air bien connu à la CAQ. (La charte) a fait qu’à l’Assemblée nationale, la période des questions a trop souvent dévié sur le terrain identitaire alors que la situation économique est catastrophique.
Au tour ensuite de Michel C. Auger d’ouvrir le feu. Selon lui, le véritable débat n’a pas eu lieu, « celui de savoir si l’État a le droit de décider comment les gens vont s’habiller ». Auger accuse donc Drainville de vouloir fouiner dans nos garde-robes.
L’animateur du 15-18 a peut-être une propension naturelle à caricaturer. Il reste que, même si on se refuse à interpréter son discours au premier degré, il trompe quand même les téléspectateurs en déclarant que n’a pas encore eu lieu le débat sur les signes ostentatoires dans la fonction publique. Cela fait pourtant depuis des lunes que l’on ne discoure que de cela, en fait, depuis une rumeur de fin d’été voulant que le gouvernement aille de l’avant avec une laïcité plus ferme.
Ce débat avait rejoint plus d’un million de citoyens et de citoyennes quand la pro-charte Benhabib a croisé le fer avec la très voilée et très fardée Awada au Tout le monde en parle du dimanche 29 septembre. http://www.youtube.com/watch?v=OnSC...
Combien depuis de lignes ouvertes à la radio sur ce sujet ? Combien de chroniqueurs, semaine après semaine, ont constamment ferraillé sur la question ? Pour ne pas parler de tout ce qui a pu être lu à ce propos sur les blogues ainsi que sur Facebook et Twitter. Du moins du côté du Québec français, le débat s’est fait avec fréquents tournements et retournements de médaille. Wake Up Auger !
C’est ensuite au tour de Chantal Hébert de nous laisser entendre que l’on fera bientôt face à un fait inusité : « celui d’un État qui tente d’enlever des droits ». Curieux argument que celui-ci. Il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, bien des États ont enlevé des droits à une catégorie bien spécifique de citoyens : les fumeurs. En leur interdisant au surplus de pratiquer leur « vice » dans des espaces on ne peut plus privés : les bars et les restaurants. Sans que cela ne fasse de chichi.
Michel C. Auger en ajoute encore. Il accuse le gouvernement Marois d’être responsable « d’un anti-islamisme » qui était déjà trop présent au Québec. Quant à Castonguay, il ne semble pas apprécier les résultats des plus récents sondages donnant une majorité de Francos en faveur de la charte. Heureusement, ajoute-t-il, que des voix plus sérieuses se feront entendre lors de la commission parlementaire et que les arguments des minorités seront enfin entendus. Comme s’ils n’étaient pas à journée longue partout entendues. Spécialement dans à la Gazette et à la radio anglaise.
À Chantal Hébert ensuite de prophétiser : « si la 63 loi passe, les tribunaux agiront pour restaurer l’État de droit au Québec ». Ajournement de procès. Ouf !
Et si nos trois sages étaient à côté de la plaque
Chantal Hébert a sûrement depuis été mise au courant de l’entrevue que, Me Roger Tassé a accordée à son collègue, Guy Gendron, entrevue qui a été diffusée au Désautels - le dimanche du 29 décembre. Si elle en a entendu parler, comment peut-elle continuer à prétendre que, dans le cas spécifique de la charte, les tribunaux canadiens feront un ixième bras d’honneur au Québec ?
Et qu’a dit à Gendron « celui qui tenait la plume », (dixit GG) lors de l’écriture de la Charte canadienne des droits et libertés ? Qu’il trouve tout-à-fait normal que cette charte des valeurs vise à affirmer le caractère laïc des institutions publiques québécoises. Et qu’il y voit un avantage à ce qu’on le dise clairement. « On ne le dit pas clairement dans la Charte canadienne des droits et dans la Charte québécoise des droits. Donc, il peut y avoir un intérêt à ce que le législateur dise clairement que l’Etat québécois est laïc. »
Et Gendron ensuite de lui demander : « L’interdiction du voile pour une infirmière dans un hôpital, si un jour c’est adopté, est-ce que ça va se rendre devant les tribunaux et qu’est-ce que dirait la Charte canadienne, à votre avis ? » Réponse de RT : « D’après moi et contrairement à ce que certains ont dit, dont la Commission des droits de la personne du Québec pour qui, c’est entendu, c’était illégal, je ne suis pas convaincu de cela. Je pense qu’un argument pourrait être développé. Il faudrait qu’une analyse soit faite. Que le débat ait lieu au plan politique. Puis que le législateur décide de ce qu’il y aura dans la charte. »
De quoi décoiffer Chantal. Et quelle opinion a Auger de Me RogerTassé ? Le considère-t-il comme un dangereux anti-islamiste ? Les positions de cet ex-grand-commis de l’État fédéral rejoignent pourtant celles qu’avait exprimées Henri Brun lors de son passage au 24/60 du 19 septembre. Chantal Hébert a sûrement eu vent de l’entrevue que cet éminent constitutionnaliste a accordée à Anne-Marie Dussault. Motus et bouche cousu à propos de ce « quidam » ayant eu le tort de conseiller Pauline Marois dans la rédaction de sa charte des valeurs.
Pas plus que n’a de poids aux yeux de nos trois sages les avis du sociologue Guy Rocher entendus le 16 septembre, encore à l’émission d’Anne-Marie Dussault. « Le Québec travaille sur le long terme » y a répété celui qui a largement collaboré à la rédaction d’une autre charte, celle de la langue française du regretté docteur Laurin.
Et si le Québec était à l’aube d’un Jour Nouveau
Si je ne trouve aucune difficulté à critiquer l’émission spéciale des Coulisses du pouvoir du 15 décembre, une telle déconstruction m’est malaisée vis-à-vis du 24/60. Jusqu’à date, il est ardu de faire un quelconque reproche à Anne-Marie Dussault dans le choix des intervenants invités à débattre des sujets chauds du jour.
À propos de la charte, on n’a pu qu’être charmé par les débats ayant eu cour entre Liza Frula et Louise Beaudoin. Tout en cordialité. Et que dire de la confrontation entre Maria Mourani et Bernard Landry à l’émission du 19 décembre ?
Étant diffusé sur RDI, il est dommage que le 24/60 ne puisse être vu que dans les chaumières non -câblées, et « non-soucoupées ». De toute façon, qu’ils soient câblés, satellisés ou pas du tout, bien des gens préfèrent suivre les péripéties des personnages de Trente vies à 19 heures plutôt que d’entendre des spécialistes décortiquer les problèmes de la planète.
Par contre, branché ou non, tout le monde avait la capacité de regarder Les Coulisses du pouvoir en ce dimanche matin 15 décembre. Imaginez : tout de suite après Le jour du Seigneur, une émission qui prêche l’amour et la tolérance. Bonne occasion de rejoindre ceux et celles qui ne se sont pas encore branchés à propos de la charte. Que Dieu est bon ! Qu’Allah est grand !
Trêve de plaisanteries sur un sujet aussi sérieux. Le monde a changé depuis les années soixante où Radio-Canada a été un grand accompagnateur, et même un grand acteur, des changements qui se sont alors produits au Québec Accorder un temps d’antenne aux Cyniques faisant rire les gens quant à l’emprise trop déraisonnable du clergé sur les âmes, fallait le faire. Cela a débouché sur des changements radicaux de mentalité. Dorénavant, le premier ministre n’aura plus à baiser la bague d’un évêque. Tout cardinal qu’il fut.
Cet accompagnement de la Révolution tranquille par Radio-Canada a cessé dès 1968. Le « Finies les folies » de Pierre Elliott, c’était du sérieux. Pendant 45 ans et deux référendum, une entente secrète entre Radio-Canada et les journaux de Paul Desmarais a grandement permis aux fédéralistes inconditionnels de museler le discours nationaliste et progressiste au Québec. Mais maintenant que nous sommes entrés dans l’ère numérique, tout semble basculer pour un retour, une libération de la parole. Du moins en partie.
La parole en partie libérée
Le monde a changé parce qu’avec la révolution numérique, comme partout ailleurs, le Québec bascule à l’ère des opinions. Le changement s’est surtout fait sentir dans les journaux et à la télé privée. Au temps du père Péladeau, par exemple, Le Journal de Montréal ne publiait aucun éditorial. Et n’avait aucune page consacrée aux opinions de chroniqueurs, ou de lettres des lecteurs à l’éditeur. À une exception près : la colonne de René Lévesque pendant ses années de vaches maigres.
Tout a changé depuis l’arrivée d’internet, des téléphones intelligeants, des blogues et de Twitter. Or, sur toutes ces nouvelles plateformes de communication, les opinions ont tendance à prendre le dessus sur les faits. On peut en déplorer les effets pervers , mais il faut faire avec.
Pierre-Karl Péladeau a vite saisi l’intérêt qu’il avait à s’adapter à ces changements. C’est ainsi qu’à la version papier ainsi que sur le site numérique de ses quotidiens, il a multiplié par dix le nombre de ses chroniqueurs, avec des intellos qui sont carrément contre la charte, et d’autres qui sont fortement pour.
Tout le contraire de ce Coulisses du pouvoir du 15 décembre où notre trio journalistique n’avait que de gros mots contre la charte. Un trio pourtant reconnu pour sa rigueur professionnelle, mais dont les opinions bien tranchées de ce matin-là semblaient correspondre exactement à ce que leurs patrons bytowniens s’attendaient d’eux.
Les temps ont bien changé. Poussées par la concurrence du privé, nos stations de radio et télé publiques ont suivi le courant. Journalistes et animateurs ont l’obligation d’inviter le public à communiquer avec eux. Par l’entremise de Facebook et Twitter surtout. Ajouter à cette effervescence d’opinions, les cinq matins de la semaine à « C’est pas trop tôt » où Marie –France Bazzo invitent deux intellos à débattre sur le sujet chaud du jour. Souvent de la charte par les temps qui courent.
Au Québec, la parole est à nouveau libérée. Du moins en partie car il ne semble pas que ce sera demain la veille que Pierre-Karl Péladeau accordera autant d’espace papier aux nationalistes progressistes qu’à leurs semblables plus conservateurs. Ceux-ci ayant ainsi le haut du pavé dans les médias, cela se reflète dans les positions de droite que prend actuellement le gouvernement Marois, spécialement quand à notre approvisionnement en pétrole d’Alberta.
Mais il ne faut surtout pas désespérer. Comme on a souvent l’occasion de le constater, bien des colonnes du temple sont aujourd’hui ébranlées. Bien des empires commencent à se fissurer. Au 16e siècle, l’invention de l’imprimerie a peut-être provoqué les Guerres de religions, mais elle a finalement débouché sur le siècle des Lumières. Et sur la démocratie. Il faut avoir foi en l’homme. À sa résilience. Parlant de résilience, faisons un peu d’histoire.
Un prochain rendez-vous avec l’Histoire
Entre 1755 et 1763, le Québec a été au centre de l’Histoire. Il semble bien appelé à le redevenir dans les années à venir.
Ce n’est point pour rien que les étasuniens, appellent la Guerre de Sept-ans The French and Indians War. Pour eux, ce conflit devait briser l’alliance entre Canadiens et Autochtones. À New-York et Boston, on en avait assez de voir que la Nouvelle-France puisse ainsi contrôler plus des trois quarts de l’espace en Amérique du Nord. On ne sait que trop le triste sort qui, par la suite, attendait les Autochtones.
De 1763 jusqu’à nos jours, il en ait quand même ressorti un peuple largement ouvert au monde, tellement qu’un de ses plus brillants fils a su lancer ce message à tous ceux qui aimeraient un jour venir partager nos joies et nos peines.
De mon grand pays solitaire/ Je crie avant que de taire À tous les hommes de la terre/ Ma maison c’est votre maison Entre mes quatre murs de glace/ Je mets mon temps et mon espace À préparer le feu, la place/Pour les humains de l’horizon Et les humains sont de ma race.
Comment un peuple peut-il être xénophobe quand il est capable d’engendrer un Vigneault ? Ou le Lévesque de « Quand les hommes vivront d’amour » ?
Tout au long du temps que va se dérouler la Commission parlementaire sur le projet de loi 60, nous, progressistes, devrions être hyperactifs. Y lancer sur Facebook et Twitter des messages à la façon Vigneault/Lévesque. Des messages surtout à nos amis maghrébins de souche. Car parmi tous les nouveaux arrivés, parce qu’elles et ils seront de plus en plus nombreux, c’est avec eux que nous feront le Québec du vingt et unième siècle.
Ceux qui en ont le talent doivent se mettre devant leur clavier. Écrire pour être publiés. Et s’il arrive que leurs textes ne soient pas acceptés dans nos grands médias, profiter de la chance qu’offre la révolution numérique. Vigile et L’aut’journal vous attendent. Il y a urgence.
Il y a urgence à faire connaître à nos amis algéro-québécois que, par son émission Point de mire à notre télé naissante, un autre Lévesque nous a jadis fort bien expliqué leur conflit avec la France. Que nous avions alors appris à mieux les connaître. Et qu’ils nous ont fortement inspirés dans notre désir d’émancipation collective. Pendant cette période préparatoire à un scrutin général, les progressistes se doivent de signaler à tous nos amis arabo-québécois que c’est à Montréal qu’en mars 2003, s’est tenue la plus grande manif au Canada contre la guerre en Irak. http://www.youtube.com/watch?v=OAWK...
Il faut également leur signaler que n’est pas du tout anodin ce nom de « printemps érable » donné à la grève étudiante de 2012. Il faut leur signaler qu’avec l’effacement des frontières, notre unique statut de province et les menaces d’anglicisation définitive de Montréal, font que, plus qu’à bien d’autres endroits dans le monde, la démocratie québécoise se doit d’être vigilante. Elle doit à tout prix se vacciner contre les avancées de l’extrémisme religieux.
À nos nouveaux amis, il faudra surtout révéler ce pourquoi nous sommes si carrément contre le multiculturalisme. Leur dire que Pierre Elliott Trudeau a figé ce malfaisant principe dans une constitution qu’aucun gouvernement du Québec n’a voulu entériner. Il faut leur dire que, si le multiculturalisme commence à être dénoncé tant en Allemagne qu’en Angleterre, il est doublement pernicieux au Québec puisqu’il a été expressément fait pour entraver notre volonté de nous épanouir en tant que société distincte dans une Amérique du Nord à forte majorité anglo-saxonne.
Il faut également leur signaler tout le paradoxe qu’il y a de voir les élites médiatiques anglo-québécoises monter unanimement aux créneaux contre le projet de loi 60, alors qu’elles applaudissent maintenant une loi 101 qui a rendu leurs enfants bilingues, loi que pourtant elles ont si longtemps dans le passé houspillée.
Faudrait-il repenser Les coulisses ?
J’ai longtemps hésité avant de placer ce présent texte sur la toile. Après tout, me suis-je dit, qu’est-ce que ce petit écart de la part des trois journalistes dont, par ailleurs, leur haut degré de compétence ne peut être remis en doute ?
Grande tentation à le garder sous le boisseau quand j’ai senti avec quel brio Michel C. Auger a tassé dans le coin la vice-présidente de la Commission scolaire English-Montréal venue dire au 15-18 du 9 janvier que son organisme était prêt à pratiquer la désobéissance civile plutôt que d’appliquer les règlements d’une loi 60 très légalement adoptée par l’Assemblée nationale.
Le lendemain, à Pas de midi sans info, Joseph Facal déclare que la couverture médiatique des travaux de la commission parlementaire risque fort de nuire au gouvernement car, même si les sondages démontrent que la majorité des parlants français sont pro-charte, la grande discrétion de ceux-ci a fait que le nombre de mémoires déposés par cette majorité est moins grand que ceux venant des citoyens et organismes se présentant contre la charte.
Voilà un fait dont, se félicitait Alec Castonguay le 15 décembre dernier : la bienfaisante opportunité pour les minorités à pouvoir se faire entendre à la commission parlementaire du projet de loi 60.
Castonguay, et surtout Chantal Hébert, ont donc bien assimilé ce que le multiculturalisme de Pierre-Elliott avait comme principal objectif, celui d’enlever toute possibilité à une Assemblée nationale du Québec, pourtant bastion de la démocratie, à faire des lois à l’encontre « des droits fondamentaux » des minorités. (lire : de la minorité anglaise)
Et ce 15 décembre, tant Castonguay, que Chantal Hébert et Michel C. Auger, semblaient se réjouir que ce soit le gouvernement de juges, tous nommés unilatéralement par Ottawa, qui puisse déterminer jusqu’où peut-on encore parler de « droits fondamentaux » au Québec.
Et on est maintenant rendu à ce qu’une vice-présidente de la commission scolaire English-Montréal vienne nous dire que son organisme est prêt à promouvoir la désobéissance civile contre une loi 60 qu’elle-même, cette dame Lo-Bianco, considère comme tout-à-fait illégitime.
Il est peut-être temps de revoir la façon d’analyser le travail de nos parlementaires avec cette émission appelée : Les Coulisses du pouvoir. Elle est peut-être trop conçue et préparée dans les coulisses d’un seul pouvoir, celui qui nous est de plus en plus étranger. De plus en plus hostile à notre émancipation collective.
vu ici

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