vendredi 14 février 2014

L'Indonésie musulmane vent debout contre la Saint-Valentin


« Le hijab n'est pas un choix, pas besoin d'attendre que vous soyez prêtes car le hijab est une obligation ». C'est munies de telles pancartes que des Indonésiennes ont participé à un grand rassemblement le 13 février à Java dans lequel elles appelaient pêle-mêle leurs coreligionnaires à porter le voile et à refuser de célébrer le saint patron des amoureux.

Signe du désamour profond du désamour des Indonésiens envers cette coutume d'origine occidentale, le Conseil indonésien des oulémas (MUI) a jugé la Saint Valentin contraire à l'islam. Dans un communiqué, l'organisation a estimé la fête susceptible de corrompre la jeunesse. Son principal sujet de préoccupation concerne l'usage immodéré de drogue et la sexualité débridée qui va de pair selon elle avec cette célébration. Suivant l'avis du MUI, l'agence de l'éducation de la province des Petites Iles de Sondes occidentales, a interdit aux élèves de fêter la Saint-Valentin dans les écoles de la région.

Le but de cette politique serait d'empêcher les jeunes gens de la province de perdre le contact avec la culture traditionnelle indonésienne. « Regardez en arrière, soyez proches de votre culture et de votre religion », voilà le conseil que leur a donné le directeur de l'agence de l'éducation pour la province, H. Ruslan Effendy. Quelques jours plus tôt, à Kediri, sur l'île de Java, d'autres activistes avaient protesté massivement contre la célébration de la Saint-Valentin, signe d'une « culture libérale » étrangère à l'islam. La fête était accusée de favoriser la promiscuité, qui conduit à la débauche. Les activistes en voulaient pour preuve le fait que 20% des étudiantes à Surabaya, capitale de la Java orientale, tombaient enceintes hors mariage.

Comme l'Arabie saoudite et l'Iran, l'Indonésie, où les 250 millions d'habitants sont à 85% musulmans et les chrétiens minoritaire, boycotte la Saint-Valentin. Son islam est réputé modéré, sauf dans certaines provinces, telles que celle d'Aceh qui applique la charia. En 2005, en Malaisie, autre pays musulman, le Jakim, l'autorité musulmane fédérale a officiellement émis une fatwa contre « ce piège à vices ». La Saint-Valentin pousse à mettre son aimé sur un piédestal, or l'idolâtrie est le premier péché. Mais ce que craignent vraiment les religieux, c'est que « le baiser volé dans un parc ne mène à des relations sexuelles hors mariage ».

(Photo : AFP/Aman Rochman)



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