lundi 17 février 2014

Un Québec en voie d’émancipation n’exclura personne

 

Le texte qui suit se veut une réponse de notre coporte-parole à la publication récente, au début du mois de février, d’un texte d’Ahmed Bensaada, lequel fut par la suite repris et republié sur différents sites, y compris à l’extérieur de nos frontières, notamment sur le site Internet de gauche, appelé d’Investig’action. - Parti communiste du Québec (PCQ)
Ce n’est pas la première fois que les Québécois dans l’ensemble sont traités de racistes en associant ce crime avec la partie effectivement plus raciste de notre nation. Dans l’ensemble canadien qui prétend veiller au grain des droits humains de par le monde, on a longtemps fait du « Québec bashing » en s’appuyant justement sur les individus s’identifiant à la critique des politiques d’immigration.
Racistes, corrompus plus que d’autres, dépensiers pour un type de société dans laquelle une place importante est laissée aux services publics encore accessibles y compris pour les immigrants, ... les Québécois se savent observés dans le monde entier pour leur réputation malmenée par les instances du pouvoir fédéral.
Le pays de Harper n’a pas de leçons à donner sur les atouts et les qualités de l’accueil de l’immigration du Québec, lui qui tolère que ses dirigeants participent à des manifestations contre-révolutionnaires en Ukraine, défend l’État d’Apartheid jusqu’à associer toute critiques d’Israël à de l’antisémitisme, détourne les fonds destinés à l’aide internationale pour en faire bénéficier les minières canadiennes dans la formation de leur main-d’œuvre dans le Tiers-Monde, …
À cause d’une phrase malheureuse sur le « vote ethnique » d’un leader indépendantiste, à la suite du référendum manqué de peu, en 1995, on accuse, surtout dans ce pays impérialiste dont Harper fait le plus grand malheur dans tous les aspects de la réaction mondiale, on accuse donc, le mouvement nationaliste d’alimenter la haine de l’étranger.
Autant on rappelle souvent à M. Jacques Parizeau, cette phrase, autant jamais M. Parizeau n’aura fait arrêter 400 activistes de gauche, comme lors de la Crise d’Octobre. C’est bien Trudeau, chef du Parti Libéral, qui l’a fait, lui, à la suite de la mise en application de la Loi des Mesures de Guerre pour ordonner à l’Armée canadienne d’occuper le Québec. Ce Trudeau père est resté l’innocent chef d’État qui a pourtant donné ces ordres devant la menace inventée de toute pièce de l’existence de trois milles guérilleros prêts à déclencher une insurrection populaire.
Jacques Parizeau n’a jamais fait arrêté personne, faut-il le rappeler, mais c’est lui qu’on continue de traiter de nazi !
Cette Loi existe encore et n’a pas été amendée. La menace est donc toujours là à la disposition du pouvoir d’un État qui, de par le monde, s’en va prêchant pour « la guerre des civilisations », thème cher à Bush.
Rarement, faut-il en même temps le rappeller, aura-t-il été question d’assimiler l’ensemble des Allemands à l’idéologie nazie. Staline avait averti les soldats de l’Armée Rouge de bien faire la distinction entre le pouvoir nazi et le peuple allemand qui lui était l’héritier d’une grande nation. Le racisme institutionnalisé n’est pas l’apanage des peuples eux-mêmes. Il est apparu devant la nécessité d’expliquer le colonialisme aux yeux des peuples par un appareil d’État réservé aux détenteurs d’un pouvoir élitiste et conquérant.
Autre anecdote pour le souvenir de l’histoire. Un anglophone fanatisé dont on croit qu’il serait atteint mentalement, a essayé de tuer la Première Ministre le soir de sa victoire électorale. Il a tué un technicien de scène. Imaginez que ce soit un Québécois qui avait simplement menacé de tuer Harper. Cela aurait fait le tour du monde en quelques heures. Et la menace brandie du terrorisme aurait justifiée encore plus de mépris par les appareils de propagande « canadian ».
Les immigrants venant souvent de pays indépendants, qui ont dû affronter le colonialisme pour y arriver, devraient reconnaître le combat de tout un peuple pour s’émanciper de la tutelle d’un impérialisme arrogant et militarisé qui donne toutes sortes de conseils sur les avantages de la démocratie libérale et du capitalisme qui lui est associé.
On s’attendrait de ceux que l’on reçoit qu’ils ne se précipitent pas dans les bras du gouvernement fédéral qui leur assurerait des droits supérieurs. Pourquoi nous accuser d’aspirer à ce qui a été un long mouvement de décolonisation, i.e. jusqu’à la pleine et entière indépendance ? Nous ne le ferons pas sans tous ces gens que nous accueillons pour la grande majorité en espérant leur offrir un pays neuf à l’abri du besoin et du racisme.
Une loi sur la « clarté » défendue par tous les partis fédéralistes à Ottawa, même par le Nouveau Parti Démocratique (social-démocrate) qui vient tout juste de renoncer à promouvoir le socialisme dans sa constitution, doit selon eux être maintenue. Elle impose au référendum sur la souveraineté du Québec un plus grand pourcentage de votes en sa faveur pour être reconnue par Ottawa que ne l’exigent les simples règles de la démocratie, 50 % plus un. Ces grands démocrates ne s’embêtent pas avec de tels détails.
Sur un autre registre, il y a au Québec la Loi 101 qui oblige les enfants d’immigrants à fréquenter l’école française. Elle a semé la controverse pendant quelques années. Aujourd’hui, il est reconnu par toutes les parties comme une innovation linguistique qui favorise l’intégration à la nation québécoise. Ce qu’on appelle affectueusement « les enfants de la Loi 101 » sont devenus d’authentiques citoyens québécois. Parmi eux, un élu dont tout le Québec de gauche se réjoui, le député Amir Khadir qui est arrivé au Québec à 12 ans réfugié d’Iran avec sa famille. Nous avons tous été heureux de participer à son élection. Sa contribution aux débats est reconnue même parmi les plus à droite des partis de l’Assemblée Nationale. Notre histoire nous apprend aussi que le parlement québécois a été un des premiers à faire élire un juif. Sa candidature a été soutenue par les plus nationalistes des députés à l’assemblée.
En général, parce que leur cause est tout aussi légitime que la nôtre, les Québécois sont solidaires de la Palestine de longue date. Nous étions fort heureux de manifester notre soutien à la suite de l’attaque de Gaza, dont on se doute maintenant qu’elle a servi à tester de nouvelles armes de la part d’Israël. L’assassinat de 450 enfants palestiniens nous a touchés particulièrement. Cette manifestation a été aussi une expérience d’apprentissage sur la solidarité que la communauté musulmane pouvait afficher aux côtés des Québécois. Une militante de Québec solidaire, parti se comparant à Die Link en Allemagne, a participé à la flottille tentant de briser le blocus de Gaza. Encore là soutenue par les syndicats et plusieurs initiatives de financement organisées par les militants de Québec solidaire.
Tout ça est une partie de notre histoire. Et nous en sommes fiers. Que les immigrants soient instrumentalisés par le pouvoir impérialiste du Canada nous appelle en même temps à mieux ce qui nous tient à coeur, à mieux le faire partagée par tous ces nouveaux citoyens qui viennent meubler notre nation de toutes les expériences que la planète et l’humanité ont accumulées au fil des âges.
Nous nous considérons chanceux qu’ils choisissent le Québec. Tout cela enrichit notre projet en le mettant devant de nouvelles exigences d’ouvrir les frontières d’un autre pays que nous souhaitons quitter parce que les choix que nous aurons faits feront du Québec une nation non moins accueillante que toutes les autres qui savent que la mondialisation peut tourner à notre avantage si nous savons lui donner un sens nouveau à la solidarité.
Cela ne nous empêchera pas de critiquer ce qui mérite en même temps de l’être.
Guy Roy,
Coporte-parole du Parti communiste du Québec (PCQ)
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