mercredi 27 novembre 2013

Funérailles de l’étudiante violée en Inde : Un fait-divers emblématique des violences faites aux femmes


Les funérailles de l’étudiante indienne victime d’un viol collectif -fait-divers emblématique des violences faites aux femmes en toute impunité dans ce pays- ont eu lieu aujourd’hui à New Delhi alors que les autorités craignaient de nouvelles manifestations.
Conformément à la tradition hindoue, une cérémonie de crémation sur un bûcher funéraire, en présence de la famille et de responsables politiques, s’est déroulée dans le district de Dwarka, dans le sud-ouest de la capitale indienne.
Le drame de l’étudiante violée, décédée des suites de ses blessures, résonne dans tout le pays pour les victimes de violences sexuelles. Dans les campagnes pauvres de l’Inde, préserver l’honneur de la famille et du village est le plus important. Alors, les femmes, qui vivent pour la plupart sous tutelle, sont écrasées par la coutume et réduites au silence.
Debangana, une adolescente enlevée et livrée à la prostitution à New Delhi, a raconté son histoire à l’AFP. «En ville, une fille a toujours la liberté de décider pour elle-même, mais dans un village, elle ne peut pas s'opposer au chef. Une femme doit obéir à son père, ses frères, aux hommes du village», a-t-elle expliqué à l’AFP.
«Pourquoi un homme punirait un autre homme?», observe la jeune femme âgée aujourd’hui de 16 ans, enlevée en 2010 par deux garçons qui lui ont offert un soda coupé aux somnifères. Quand Debangana reprend conscience, elle est dans un train à direction de New Delhi. «Ils m'ont enfermée dans une chambre, ils m'ont fait taire en me frappant avec des chaussures et des bâtons, et puis, ils m'ont violée», raconte-elle. L’adolescente, qui n’avait alors que 14 ans, est vendue à un des nombreux bordels de la capitale indienne.
«Des chauffeurs, des vieux, des pauvres et quelques garçons riches, ils ont tous abusé de moi pendant un an», poursuit-elle. Au bout d’une année, elle est libérée avec dix autres filles lors d’une série de raids de la police dans New Delhi.
Si le martyr semble derrière elle, la jeune fille n’avait pas mesuré la difficulté pour une femme de porter plainte contre des hommes. Tout est fait pour la persuader de renoncer. Personne ne veut entendre son histoire, personne ne veut l’aider. Des menaces pèsent sur sa famille : la maison de ses parents sera détruite, leur champ incendié. L’enquête est interminable, devant les policiers, Debangana doit raconter inlassablement son histoire, puis au tribunal, où elle doit aller déposer devant des dizaines d'inconnus son insupportable récit.
«On m'a demandé combien de fois j'avais couché avec des hommes. J'ai dit: "je n'ai jamais couché avec eux, ils m'ont violée" (…) Les hommes me jetaient quelques pièces de monnaie à la figure, pour me blesser encore plus», confie-t-elle. Trois de ses agresseurs présumés ont finalement été interpellés et mis en accusation mais deux ans plus tard, ils ont tous été libérés sous caution.

http://www.newsring.fr/actualite/1001703-funerailles-de-letudiante-violee-en-inde-un-fait-divers-emblematique-des-violences-faites-aux-femmes


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