En décembre 2013, l’Observatoire de la laïcité a eu le mérite de rappeler les principes sans lesquels la laïcité ne serait qu’un vain mot.
Mais ce rappel mérite à son tour d’être rappelé à lui-même, car si la France est une République « indivisible, laïque, démocratique et sociale », elle est en passe de se diviser sous les coups de boutoir d’une religion qui, à supposer qu’elle soit « sociale », n’est en aucun cas « laïque » et « démocratique », ne serait-ce que par son refus du « pluralisme religieux » (1) .
A contrario, la République française permet le « pluralisme religieux », et, de ce fait, assure non seulement « la liberté de conscience » mais aussi « le libre exercice des cultes ». Simplement, au titre de la laïcité, elle « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». En tout cas, c’est ce que l’on voudrait, car les aides financières apportées à la construction des mosquées par tel ou tel élu de la République sont aujourd’hui monnaie courante !
Il est donc nécessaire que la laïcité réaffirme clairement ce qu’elle est, à savoir « la séparation des Églises et de l’État », ce qui implique que « les religions ne s’immiscent pas dans le fonctionnement des pouvoirs publics », ou encore qu’aucune religion ne puisse « imposer ses prescriptions à la République ».
Mais alors, pourquoi le halal ? L’égorgement des animaux non étourdis, tout comme la multiplication des produits halal, seraient-ils conformes aux valeurs de la République ? Pourquoi le voile pour telle ou telle secrétaire médicale (2) ? Pourquoi des parents voilés dans les établissements scolaires ? Comment le rapport du 13 décembre dernier (mandaté par le Premier ministre et aussitôt rejeté par le gouvernement) , a-t-il pu proposer, entre autres, que le voile retrouve le chemin des collèges et des lycées ? Pourquoi la burqa continue-t-elle de prospérer impunément dans l’espace public ?
Si la laïcité insiste sur les limites imposées par les « impératifs de l’ordre public », que n’intervient-elle contre les prières de rue, qui font obstruction à la libre circulation des biens et des personnes ?
Si le « maintien de la paix civile » est une des préoccupations majeures de la laïcité, comment comprendre l’acceptation des fameux « accommodements raisonnables », qui irritent la majorité des Français ?
Si « aucun principe religieux ne peut conduire à ne pas respecter la loi », qu’est-ce qui a pu pousser l’Observatoire de la laïcité à établir un « guide de la laïcité rappelant les réponses, encadrées par le droit, aux cas concrets relevant du principe de laïcité dans les collectivités territoriales » ?
En fait, la laïcité est devenue l’otage de l’islam, car contrairement à l’islam – qui ne saurait douter un seul instant de ses fondements – la laïcité vacille sur elle-même, et la France avec elle !
Maurice Vidal
(1) En terre d’Islam, on peut être inquiété pour ses opinions, notamment religieuses, dès lors qu’elles ne sont pas conformes à l’islam, même si leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
(2) C’est le cas notamment en Seine-Saint-Denis.
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