Les musulmans
ont beau se voiler la face et se draper dans les habits de la vertu oubliant
que les apparences sont souvent trompeuses et que la foi n’a pas besoin d’être
mise en scène et exhibée. Les vrais croyants n’ont pas besoin d’arborer des
signes ostentatoires et d’adopter des stéréotypes vestimentaires pour afficher
leur signe d’appartenance et part de là leur rejet de normes et valeurs qui
n’ont pas de caractère civil. C’est une foi en trompe l’œil dont ils ne sont
pas convaincus eux-mêmes croyant qu’en arborant des tenues non conventionnelles,
cela va leur donner une aura qui va susciter respect et considération. Or,
c’est tout le contraire qui se produit, ils ne font que témoigner de leur
volonté de ne pas plier aux règles de jeu communes et de leur incapacité de
s’intégrer et d’apporter leur contribution à l’édification d’une société
ouverte et plurielle dont ils sont toujours les premiers bénéficiaires. Si les
juifs s’étaient vu imposer malgré eux le port de l’étoile jaune par les nazis à
des fins racistes, eux ils s’imposent à eux-mêmes les signes de l’infamie et le
symbole de leur propre racisme à l’égard de ceux qui ne sont pas dans leur
moule.
Une
religion qui fait du camouflage un rituel religieux, est la preuve qu’elle a
peur de se livrer elle-même au regard du monde extérieur, celui qu’elle
stigmatise tant et dénigre parce qu’elle n’a pas le courage de l’affronter à la
loyale et qu’elle préfère toujours l’attaquer par surprise, n’hésitant pas à
semer la terreur et la mort au sein de ses propres adeptes tel un père
infanticide..
En
voulant s’enfermer dans l’obscurité comme elle enferme ses femmes elle témoigne
de l’esprit obscurantiste et ténébreux qui est le sien.
L’islam
n’est ni dénaturé ni défiguré, il se cache surtout derrière le voile opaque
mystificateur, la takiyya, qui lui permet de de ne pas se trouver sur le banc
des idéologies de l’infamie humaine comme le nazisme. Pour sa défense, il se
prévaut d’une hypothétique filiation avec le christianisme et le judaïsme afin
de pouvoir bénéficier d’une certaine bienveillance et légitimité, même si sa
grande frustration est de ne pas avoir le statut de religion biblique, alors
que la théologie musulmane manque cruellement de cohérence interne et de fil
conducteur.
Que les
musulmans apprennent enfin à se poser les vraies questions sur la nature
hybride et fantasmagorique de l’islam, au lieu de s’enflammer au moindre regard
réprobateur de leur comportement ou se réfugier derrière le bouclier du sacré
pour empêcher tout travail d’analyse et d’introspection de leur religion qu’ils
sont incapables de réaliser eux-mêmes ?
Pourquoi
cette religion a-t-elle outrepassé son rôle de religion pour devenir un
sujet d’actualité funeste et morbide alors que le rôle de la religion est
justement de ne pas être un sujet d’histoire alimentant les discussions des
cafés de commerce ? Pourquoi occupe-t-elle aujourd’hui la rubrique des faits
divers des médias ? Pourquoi depuis les attentats du 11 septembre 2001 son nom
est accolé à la barbarie terroriste ? Pourquoi le nom de l’islam se trouve être
associé malgré lui ou avec son plein assentiment aux années de braise
terroriste en Algérie et au génocide du sud du Soudan ? Pourquoi ses propres
enfants, ceux qui militent pour un islam prosélyte activiste et hégémonique,
ont rendu cette religion synonyme d’homélie funèbre et de requiem pour les
défunts, continuent-ils en toute impunité, voire un silence d’adhésion et
regard de mansuétude, à alimenter et nourrir les phobies antimusulmanes ?
Pourquoi l’ islam est assimilé à la violence urbaine, à la terreur barbare, à
l’archaïsme et aux atteintes dégradantes et inhumaines à la condition féminine
et infantile ?
La
réalité des faits est implacable, elle ne relève d’aucune campagne de
dénigrement ou de discrédit à l’égard de l’islam. Au lieu de contribuer à
l’amélioration de l’image de leur religion et de la rendre plus rassurante et
pacifique, ils continuent à lui creuser les sillons de la voie de la barbarie
humaine.
À force
de promouvoir une image de frayeur et de terreur dans laquelle ne se reconnaît
pas la majorité musulmane, mais qui par indolence, par couardise et apathie se
résigne à laisser une minorité agissante et ultra violente s’ériger en nouveaux
messies et seigneurs de la guerre sainte.
Autant,
cette majorité est tétanisée et inhibée par les pratiques idolâtres et contraire
aux dogmes de l islam, autant elle s’émeut, s’agite et s’embrase dès qu’elle
considère que l’on a cherché à bafouer sa foi. Cette ambivalence à la limite de
la schizophrénie est symptomatique de leur incapacité pathologique à inscrire
leur religion dans la modernité.
À n’en
pas douter, les vrais ennemis de l’islam, ce ne sont pas ceux qui mènent un
combat acharné pour désacraliser et démystifier l’islam et qui font de l’homme
le cœur de la vie et seul maître de son destin humain. Ce n’est donc pas Wafa
Sultan, ni Salman Rushdie ni Salima Tasreen et encore moins Naguib Mahfoudh, ni
Taha Hussein, ni Ibn Warrak, ni mon ami Sami Aldeeb, ni moi-même depuis que je
suis répertorié dans un recueil inquisitorial appelé pompeusement Dictionnaire
de l’islamophobie, qui servent plutôt de boucs émissaires aux radicaux
musulmans qui jouent aux gardiens du temple musulman dont ils sont les premiers
démolisseurs comme c’est le cas en Syrie et les pays dits du Printemps
« Arabe ».
Ce sont
eux les vrais ennemis de la religion musulmane, ils prospèrent en toute
impunité en son sein et qui veut tuer Dieu et le prophète pour s’emparer de la
boîte de Pandore afin de régner sur la cité.
Une cité
peuplée de renégats sans foi ni loi. Imbus d’eux-mêmes et puisant leurs forces
dans leur dogmatisme idéologique, ils ne se rendent pas compte que de par leur
attitude troublante et ambiguë, leurs dérives sectaires et leur prosélytisme
ultra agressif, les atteintes à l’ordre public, les intimidations et agitations
hystériques, les menaces iconoclastes, la violation de l’espace public en le
transformant en lieux de prières, ils ne font que susciter peur et rejet de
leur religion qui n’en est pas vraiment une ?
Et ce
n’est pas en criant à la vengeance pour laver l’affront fait à leur religion
qui est elle-même une offense à la raison humaine qu’ils vont rassurer tous
ceux et celles qui s’inquiètent légitimement du spectre de la terreur brandie
par une minorité de musulmans ? Les mêmes inquiétudes sont ravivées chez les
musulmans qui vivent l’islam pourtant depuis 1400 ans, mais qui ont peur
de vivre dans l’islam contraignant et étouffant comme c’est le cas des Tunisiens
où il existe aujourd’hui parmi eux des courants quelque peu réticents et à
l’islam tant dans son expression politique que spirituelle. La Révolution
tunisienne a levé le voile sur un pan de l’islam fort méconnu c’est que tous
les musulmans n’aspirent pas à vivre leur soi-disant islamité dans toute sa
plénitude dans leurs propres sociétés. Ce sentiment de rejet est renforcé par
la montée du péril islamiste qui se veut le maître absolu de la vie dans la
cité jusqu’aux alcôves.
Peut-être
qu’il reviendrait au monde non- musulman d’aider les musulmans à sortir de
l’islam comme l’avait suggéré autrefois E. Renan ?
Salem
Benammar
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