Le salaire d’un député à Ottawa est de 160,200$
Barberis-Gervais
Vigile a publié beaucoup de textes pertinents sur Maria Mourani. Les
propos de Bernard Landry sur le mépris de Mourani pour l’Assemblée
nationale et pour le peuple québécois qu’elle représente ont été
repris. Les accusations de trahison et de malhonnêteté ont été amplement
justifiées. Et J-C Pomerleau a très bien analysé ce qu’il a appelé
« la profession de foi fédéraliste de Maria Mourani » (Tribune libre, 18
décembre 2013).
Alors députée du Bloc québécois, quand Maria Mourani, avant d’être
expulsée du Bloc, a été vue à la télévision avec sa croix de chrétienne
dans le cou se lamenter qu’elle ne pourrait plus la porter si la Charte
des valeurs était adoptée, on pouvait soupçonner qu’il y avait anguille
sous roche.
« Chacun évolue » a-t-elle dit pour se justifier. Quelle imposture !
Il faut chercher à comprendre pourquoi elle a viré sa veste. Louis
Plamondon a dit qu’avec le nouveau découpage de la carte électorale des
comtés, elle aurait perdu la dernière élection par 5,000 votes. Cela
explique tout. Elle fait l’éloge de la charte des droits de Trudeau,
elle dit que la gestion de l’économie par le gouvernement Marois est
catastrophique comme le prétend Couillard et elle affirme qu’il faut
s’attaquer à l’intégrisme pas aux femmes qui portent le voile et qui
seront discriminées à l’emploi si la loi 60 est adoptée, comme le dit
Couillard. Elle est donc devenue libérale.
Ainsi donc Maria Mourani, la nouvelle coqueluche des fédéralistes,
est une félone qui est prête à tout pour se faire réélire. Sa pensée
politique, si on peut appeler ainsi ses élucubrations, est une
application de ce qu’écrivait Robert Cliche dans une lettre à son
beau-frère Jacques Ferron. « En politique, rares sont les vrais
désintéressés. Tout geste humain doit être analysé chez la personne qui
le commet en rapport avec son intérêt personnel. » On verra bientôt dans
quel parti Maria Mourani aura vu son intérêt personnel. Ça ne
m’étonnerait pas que ce soit dans le parti de Justin Trudeau. Comme
disait une Liza Frulla plus cynique que d’habitude, ce sera selon les
sondages.
Mettons les points sur les i et les barres sur les t. Après avoir
essayé en vain de contester le nouveau découpage de la carte électorale,
Maria Mourani a fait un constat. Dans son nouveau comté, comme
candidate du Bloc, elle aurait perdu ses élections par 5,000 voix. Comme
son but est avant tout d’être réélue, il lui fallait trouver un
prétexte pour quitter le Bloc : ce fut la Charte. Si elle est allée
aussi loin que de renier l’indépendance, c’est qu’elle veut rester
députée à tout prix. Et pourquoi veut-elle rester députée, elle qui vit à
Ottawa et étudie à Ottawa ? Pour l’argent et les avantages que lui
procure sa fonction de député. Elle est devenue pour le statu quo parce
que le statu quo, c’est sa job de députée.
Parlons d’argent. Au premier avril 2013, un député gagnait 160,200$
comme salaire de base. Il a un montant d’environ 300,000$ pour son
budget de bureau de circonscription, pour ses déplacements et pour son
bureau à Ottawa. Dans ce 300,000$, il y a environ 25,000$ pour ses
repas, ses déplacements et son hébergement. C’est tout cela que Maria
Mourani ne veut pas perdre sans oublier son fond de pension fort
avantageux. Une députée à Ottawa est une sorte de PME.
On a analysé le retournement politique à 180 degrés de Maria Mourani.
On s’en est scandalisé avec raison. Mais l’inconvénient avec les
intellectuels, par peur de se faire accuser de simplisme, c’est qu’ils
oublient l’essentiel. Or, l’essentiel pour Maria Mourani, c’est
l’argent. Le scandale, c’est qu’elle ait renié ce qu’on croyait être ses
convictions profondes, pour de l’argent. C’est un cas flagrant de
corruption par l’argent. Voilà ce qui se cache derrière les sourires
mielleux de Maria Mourani devant Bernard Landry qui continue à parler
d’amitié et de cohérence idéologique. « Réveille Bernard, tout ce que je
veux, c’est garder ma job » lui dit ce sourire sensuel pendant que
Landry, courroucé, analyse son éloge de la Charte de Trudeau et blâme ce
qu’il appelle son mépris de l’Assemblée nationale.
Maria Mourani, c’est un cas flagrant d’opportunisme politique pour
des raisons financières. Il était temps que quelqu’un le dise
clairement. Voilà, c’est fait. Ne vous gênez pas de le répéter car c’est
la seule explication vraie de son rejet méprisant et malhonnête de
l’indépendance du Québec.
Cette corruption par l’argent qui pousse quelqu’un à se renier
lui-même et à renier sa conscience c’est, à mon avis, plus grave que la
corruption des ingénieurs et des entrepreneurs dont nous parle la
commission Charbonneau. Le pouvoir de l’argent corrompt. Maria Mourani
en est la triste preuve.
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