«Il n'y a aucun problème pour que ces femmes-là se baignent avec cet accoutrement-là. C'est juste regrettable que ces femmes-là soient obligées d'être attriquées de cette façon-là pour se baigner. C'est incroyable. Incroyable. On va espérer qu'elles se révoltent un jour», a déclaré Régis Labeaume.
(Québec) Le maire de Québec est révolté par le port du burkini et appelle ses concitoyens à la compassion envers les femmes qui sont «obligées» de se baigner avec «cet accoutrement».
Le Soleil révélait aujourd'hui que les responsables des piscines de l'arrondissement La Cité-Limoilou avaient reçu la directive d'afficher que le port du maillot islamique, aussi appelé burkini, est permis. Cette décision a été prise à la suite de la demande formulée par une mère musulmane qui voulait s'inscrire à un cours avec son enfant à la piscine Lucien-Borne.
Le burkini, un maillot intégral qui couvre le corps des chevilles à la tête et ne laisse voir que les pieds, les mains et le visage, est fait d'un tissu conçu spécifiquement pour la baignade, avait expliqué au Soleil une porte-parole de la Ville. C'est pour cette raison que la municipalité a permis son utilisation dans ses piscines.
Aujourd'hui, Régis Labeaume, appelé à commenter cette décision administrative, a d'abord déploré que les fonctionnaires qui ont pris la décision aient omis d'en aviser les élus.
«Le problème, c'est que je l'ai appris dans le journal à matin. Il n'y a pas un élu qui est au courant, alors il y a quelqu'un à l'arrondissement qui n'a pas eu l'intelligence de nous informer. C'est un peu regrettable. On lui envoie un signal pour la prochaine fois: on aimerait ça qu'il ait l'intelligence de nous informer.»
D'autre part, il a livré un plaidoyer déplorant que certaines femmes aient à porter le maillot intégral, même si, techniquement, rien ne l'interdit dans les piscines publiques. «Il n'y a aucun problème pour que ces femmes-là se baignent avec cet accoutrement-là. C'est juste regrettable que ces femmes-là soient obligées d'être attriquées de cette façon-là pour se baigner. C'est incroyable. Incroyable. On va espérer qu'elles se révoltent un jour.»
Le maire Labeaume a fait appel à la «compassion» de la population et, craignant les débordements, il demande à ce que personne ne s'en prenne aux femmes qui portent la longue combinaison de polyester. «Avec la photo ce matin [dans Le Soleil], il y a des gens qui pourraient être tentés de blâmer ces femmes-là. Je veux dire à ceux et celles qui auraient le goût de faire ça à Québec de ne pas le faire. De surtout avoir de la compassion pour ces femmes-là qui sont obligées de s'attriquer de cette façon-là à cause de préceptes religieux, à cause d'une interprétation d'une religion qui quant à moi est fausse. (...) Je suis certain que ce n'est pas leur choix.»
Pour le maire de Québec, elles obéissent à «quelqu'un, quelque part, qui leur impose de s'attriquer comme ça».
Le maire s'en prend par ailleurs à tous les vêtements religieux féminins, de la burqa au tchador, en passant par le burkini. Pour lui, leur port dans n'importe quelle ville du monde, à la piscine ou au centre commercial, est «ridicule». Il a raconté que lors d'un voyage à Copenhague, par une journée très chaude, il avait croisé avec sa femme un couple. La dame portait un vêtement qui la couvrait des pieds à la tête et l'homme était en bermudas, en t-shirt et en sandales. «Ma femme m'a retenu pour ne pas que j'aille lui arracher la tête en lui disant : "Hey ducon. As-tu vu comment t'es habillé et as-tu vu comment ta femme est habillée?"»
Par son intervention, M. Labeaume souhaite éviter les «dérapages» qui pourraient se produire. «Surtout actuellement, c'est très fragile.»
Quant au port du burkini chez les sauveteurs qui travaillent dans les piscines municipales, le maire a fermé la porte hermétiquement. «Je ne pense pas qu'on va accepter ça, non, non. Un sauveteur, c'est habillé comme ça doit être habillé à Québec.»
Source : Le Soleil
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